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Ecrire tout simplement - Page 2

  • Muse - Defector

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/defector/

    Je n'aime pas particulièrement cette musique, mais elle a parfaitement sa place dans l'album et je ne peux me permettre de l'évincer. Le rythme est assez simple en effet, et percutant : il sonne comme un slogan, mais avec une lourde touche d'arrogance. On semble être poussés à s'énerver, comme titillés par un héraut proclamant nos peines et notre servitude. Aucun point faible dans cette musique : elle n'est que force et provocation.

    D a enfin saisi sa liberté, et le fait savoir. Il provoque les instances supérieures, leur présentent sa lettre de démission, en quelque sorte. Il met au jour la faiblesse des tyrans, en montrant que ceux-ci ne peuvent lui imposer leurs choix. L'intro, nommée JFK, est très certainement ironique : le président Américain appelle les peuples à s'unir pour la liberté, comme Defector, mais en défendant le camps des Etats-Unis, en allant en guerre, ce qui est à l'opposé de notre musique. Cette contradiction est surement là pour exacerber l'ironie évidente entre les paroles des politiciens et leurs intentions. Ici est donc défendu la liberté personnelle contre le devoir en société, ce qui est, selon moi, très contestable. 

    Le clip présente de très nombreuses scènes hautement symboliques, tant au sens de la liberté qu'au sens du contrôle des foules et du mensonge. Le thème principal est une télévision, semblant représenter la pression des Etats sur les populations, qui est brisée par celui qui la regarde, comme libéré de ses gonds. La désinformation et le contrôle de masse est donc bien visé ici.

    Une chose est pour moi glorieuse dans cette musique : la défection est tournée en acte héroïque. Or ces deux mots sont quasiment antonymes, et, quand on y réfléchis bien, on ne peut l'expliquer que par une idée qui aurait été introduite dans les populations par des dirigeants. La population entière étant dévouée à la guerre, le déserteur est vu comme un paria individualiste, un inutile; cette musique tente d'inverser les rôles, tournant celui qui part en guerre pour un mouton. 

  • Muse - The Handler

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/the-handler/

    Le rythme est ici lent et traînant. Les mots s'éternisent en échos, on se sent stagner : l'impression de claudiquer, de butter, mais de continuer à avancer est sensible. Le décors auditif est enfumé, sombre et calme, on peut distinguer dans l'intonation un être refermé sur lui même, qui s'ouvre peu à peu, se déclame. On se sent dans les bas-fonds de la conscience, à la lisière entre l'existant et le fantasmé, entre la pensée et l'action.

    Cette musique est le tournant de l'histoire. D est froid, sans sentiments, et énonce alors sa situation, les pièges dans lesquels il est tombé, et le mal qu'on lui a fait. Plus d'amour, plus de colère, plus d'espoir, plus de désespoir; cette musique ne porte plus de sentiments, mais un choix. Un choix d'intérêt pur. Il choisit de ne plus être le pantin des instances supérieures, il s'offre la liberté de n'obéir qu'à lui-même. Et bien que l'on puisse immédiatement penser que 'The Handler' est la personne qui manipulait D, je pense au contraire que D est 'The Handler', que D est la personne qui reprends le contrôle d'elle même, qui manipule son propre esprit dans ses propres intérêts. Cette caractéristique va s'avérer être celle qui décidera du reste de sa vie, dans les musiques suivantes, celle d'un être qui a le contrôle de sa propre vie. D est 'The Handler', l'être qui a su récupérer les rênes de sa vie.

    Dans le clip, il me semble reconnaître, si ce n'est des figures de Disney, des figures enfantines, sur ce carrousel autour de cet être maléfique. Je ne fais ici qu'une interprétation personnelle, mais je pense que le message réside dans les contes de fée : en effet, ceux ci abritent des messages cachés, sensés parler au subconscient des enfants et modifier leur morale ou leurs actions pour les rendre aptes à vivre dans notre monde. Mon interprétation colle dans le fait que le "méchant" sur le manège est vaincu : on pense avoir compris le conte, avoir saisi une morale et l'on pense être devenu plus fort, alors qu'un autre être maléfique surplombe le manège : notre esprit n'a pas accompli cette évolution seul, il a été manipulé par le conte. 

    Cette musique illustre un fait très important, une morale de vie capitale : quelque chose qui nous fait du mal ne part jamais de lui-même. Cette musique met en avant le "I", l'identité propre, et fait prendre conscience d'une chose : avant de pouvoir être libre, il ne faut pas simplement le rêver, il faut le vouloir. Et vouloir signifie agir. 

  • Muse - Reapers

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/reapers/

    Cette musique a une très forte richesse dans le sens musical de mon analyse. Elle commence par une tension, tout de suite enrobé d'un stress (la batterie rejointe par la guitare). Puis un déraillement, et les paroles commencent, angoissante et sarcastiques. J'entends en effet un sarcasme par la façon dont est prononcé "you're wiping me out", comme si D avait un rire nerveux en se rendant compte de la merde dans laquelle il se trouve. Puis des mots sourds, "Killed by Drones", comme une sentence, symbolisant le danger. Et les paroles, qui rappellent les lamentations de Mercy sans l'espoir, juste la peur. Puis, à 1:20, certainement les notes qui m'auront fait le plus réagir dans ma vie : je ne peux m'empêcher de m'imaginer, lors de cette ascension, un terrain à perte de vue empli de soldats, pendant que je monte, et plus je monte, plus je vois loin, et jamais les soldats ne s'arrêtent, il y en a à perte de vue; un monde de guerre, un monde sombre. C'est un des points forts de mon expérience musicale, bien qu'extrêmement personnel je ne pouvais ne pas vous le faire partager. Ensuite, un effondrement, et l'on repart sur le terrain - sur le champs de bataille. Alternance de tensions angoissantes, montantes, et de lamentations, d'explosions, et même de folie lors du solo. Le final est un arrêt, suivi d'un bombardement auditif. Chaque mot "Drones" est une explosion, un meurtre, un acte de violence. La musique s'étouffe sur elle même.

    D reçoit ici la réponse à sa demande de "Mercy" : non. Un non simple et cruel. Et, conséquence d'avoir cherché de l'aide, il s'est rendu compte qu'il n'y en a pas; nulle part. Le monde entier est en guerre, il n'est pas le seul, et l'observation du monde prend un point de vue politique. Les Etats Unis sont clairement visés dans ces paroles - référence à la CIA, entre autres - leur politique d'intervention est condamnée, tout comme leurs méthodes. La conclusion de tout cela, selon ce que j'ai pu comprendre des paroles, est la création de "Drones", nom donné à ces êtres de violence : c'est en impliquant ces personnes dans la lutte, en les poursuivant, en leur faisant faire ce qu'ils ne souhaitent pas faire, en leur retirant leurs maisons - et même leur vie - que ces personnes sont conduites à la violence, à la réponse armée (et, je pense, au terrorisme). En poussant l'homme en ses ultimes limites, les Drones créent des Drones. D comprend tout cela, en est terrifié, et le dénonce. Les paroles cachées de la fin du morceau semblent dénoncer un embrigadement de la pensée, ou plutôt un conditionnement de l'esprit à la recherche de la force, au développement de la violence.

    Le clip illustre la folie meurtrière des Drones par une poursuite. Les instances supérieures mal intentionnées sont représentées par une femme aux commande ( les USA incarnés ? ) pilotant un drone à la poursuite de sa victime. Le décors est abandonné, un véritable champs d'après-guerre. Le final s'effectue dans une montée, la proie s'effondre, mais le drone ne l'achève pas : "Here come the Drones" nous apprend que la proie est devenue un Drone, poussée à ses limites : elle se relèvera haineuse et meurtrière, à moins qu'elle ne meurt tout simplement là, ce qui sera certainement une victoire dans tous les cas pour l'assaillant.

    Je donne à ce morceau un caractère de folie monstrueux. Ce n'est pas une quelconque manipulation qui vient conduire la victime à devenir violente : c'est sa confrontation avec la réalité. Là où l'idée d'un monde rédempteur dans "Mercy" rendant la voix heureuse dans son malheur, la vision de la réalité rend la voix folle de déception. Comme dans "Psycho", le narrateur justifie sa violence par celle qu'on lui fait, sauf qu'il a conscience de cela, ici. Il y a un choix conscient qui est fait, et c'est le choix de la violence. Le monde de pardon n'existant pas, on participe à sa non-existence pour survivre, pour répondre aux coups. Cette musique dénonce ce pourquoi je n'aime pas la réalité.

     

  • Muse - Mercy

    Musique, texte, traduction, clip : http://www.lacoccinelle.net/987983.html

     

    Cette musique est l'une des rares musiques à me passer par tout le corps. Elle alterne petites notes douces, presque infantiles, à une puissance glorieuse et déclamée. On sent à la fois la bonté du sentiment exprimé et la force vitale de l'être qui lui est dévoué. Cette musique me donne l'incroyable sensation d'une chute vers le haut, une vitesse incroyable donnée par un sentiment absolument pur. 

    Dans la continuité de l'histoire, Mercy vient achever Psycho. L'être destructeur et aveugle prend conscience de sa rage, et tente alors de la stopper. Ces paroles symbolisent l'ouverture d'esprit et la compréhension, et d'une manière équivalente l'altruisme et la compassion. Le piège tendu par les instances supérieures de Psycho ("you will kill on my command and I won't be responsible") est dévoilé dans l'esprit de D, et il prend conscience de ses ennemis. Le choix qu'il fait alors est de demander pitié. Pitié, car il souffre, car il est face à son propre échec, il ne se fait plus confiance après le mal qu'il a fait - bien malgré lui, si je puis me permettre de le pardonner. Incapable de lutter de nouveau, il s'abandonne alors à une idée que je me permets de qualifier de magnifique : et si le pardon était possible? Et si la lutte, et si la guerre, et si la douleur pouvait être effacée, évitée, annihilée? Une pensée bien bisounours, me direz vous, et c'est d'ailleurs pour cela que ces supplications restent sans réponse. La musique n'apporte aucune évolution contrairement aux deux première : c'est un coup pour rien. Mais bon sang, heureusement qu'il fut tenté ! D est donc une fois de plus pris au piège, d'une idée impossible; on notera cependant que la lutte pour la compréhension, le besoin de savoir sa situation et d'en changer sciemment la nature, cet élan intelectuel personnel fait son apparition pour la première fois ici, bien qu'il subisse un échec.

    Le clip est des plus intriguant : il nous présente l'histoire d'un robot de manière décousue et suggestive, presque implicite. Ce robot est une femme, utilisée pour des taches soit inutiles soit avilissantes, qui semble n'être qu'un exemplaire d'une large gamme de clones. Elle a alors un déclic, qui lui fait se rendre compte de sa situation; dès lors, une rébellion se fait en elle, et elle lutte pour ne plus souffrir, mais d'une manière surprenante : elle ne s'évade pas, mais s'éteint définitivement. Ce clip illustre donc totalement le thème : une vie contrôlée, puis une prise de conscience qui découle sur une révolte violente par un abandon des armes. 

    J'aime à croire que cet appel à l'aide puisse recevoir une réponse positive. Cette pensée me redonne fois en l'Homme, me donne envie de l'aimer, et surtout me donne envie de l'aider à répandre cette idée dans l'univers tout entier. Peut être qu'un jour les hommes cesseront de se faire la guerre et, qui sait, peut être que ce magnifique sentiment qu'est le pardon n'existera plus, car il ne sera non plus un choix mais une évidence. Voila ce que m'ont fait comprendre ces paroles : l'évidence de la bonté, dans un monde qui la refuse. Une dissociation entre l'idéal et le réel, qui se voit offrir un possible mariage par cette simple requête : show me mercy please. 

  • Muse - Psycho

    Musique, texte, traduction, clip : http://www.lacoccinelle.net/968399.html

     

    Cette musique symbolise l'embrigadement sur tous les plans : d'un point de vue musical, la musique reste prisonnière du même riff, encore et encore, se finissant sur des notes tentant de s'échapper, mais revenant inéluctablement au même point de départ. On y ressent l'absurde de répétition, l'incohérence d'un acte insensé. Les derniers instants du morceau nous offrent un creshendo épique, se terminant sans réelle fin. Aucune contestation dans ces notes, juste une pression bouillonnante.

    Le texte reprend là où se terminait Dead Inside: "Love, it will get you nowhere". D se fait embrigader par ces forces armées, devient le jouet meurtrier d'une instance supérieure ne souhaitant pas se salir les mains, et finalement perd toute conception de décision personnelle en devenant un "fucking psycho". La transformation relève de la psychologie : D est souffrant, perdu, esseulé, et l'instance supérieure, se comparant elle-même à un "virus", ne vient pas imposer la violence en cet être, mais tout simplement détourner sa cible. Le "Dead Inside" était violent à lui seul, mais d'une violence aveugle et non dirigée; le "Psycho" quand à lui concentre sa haine (ou plutôt, voit sa haine concentrée, l'usage de la voix passive est ici bien justifiée) vers des ennemis dont il ne sait rien.

    Le clip ici offre un aspect intéressant : le discours entre le Drill Sergent et le soldat, qui était à l'origine (j'ai cru comprendre) censé être un extrait de Full Metal Jacket. On comprend dès lors les inspirations de Matthew au sujet de cet embrigadement.

    D'une manière plus personnelle, étant un fervent défenseur des mes droits personnels et incapable d'obéir aveuglément, j'ai une vision beaucoup plus complexe de ce Drill Sergent, et de l'origine de ces ordres. J'imagine en effet que l'être perdu dans la douleur et la solitude peut un jour se réveiller, et se dire "voilà la haine, voilà la force qui m'habite; je peux profiter de ce pouvoir pour faire l'inimaginable, pour réaliser mes rêves et mes désirs". Le soldat et le Drill Sergent ne seraient donc qu'une seule et unique personne, le caractère raisonnable se soumettant aux pulsion créées par la douleur. Cette prise de contrôle des pulsions peut être destructrice bien entendu, car alors la morale est écartée : "you will kill on my demand and i won't be responsable". Je considère donc cette musique comme un premier pas vers la folie destructrice. 

  • Muse - Dead Inside

    Paroles, traduction, musique, clip : http://www.lacoccinelle.net/970519.html

    Cette musique ouvre le bal de l'album Drones, en donne immédiatement la couleur et le ton, et nous fait entrer dans l'histoire telle qu'elle nous est offerte - telle que je l'ai compris - une histoire qui se déroule tout au long de l'album, et qui s'achève de deux manière différentes. On suit à travers les musiques la progression d'une personne inconnue, qui est à la fois tout le monde et n'importe qui, subissant les épreuves de la société et de l'Homme dénoncés par Matthew Bellamy - enfin, je le répète une ultime fois, tout ce que je dis n'est qu'interprétation personnelle, je n'utilise ce genre de tournure que par conviction personnelle, je suis pleinement conscient de la complexité souhaitée par Matt et du fait que je ne la saisirai jamais complètement. Dead Inside introduit donc l'élément perturbateur de ce court récit, nous plongeant immédiatement dans le chaos et l'instabilité inhérent à ce concept. Le thème est bien évidemment l'Amour, et plus précisément l'Amour à sens unique, fait palpable dans le rythme saccadé, magnifiquement illustré par le danseur au début du clip. Cette chanson est une lamentation, un cri de douleur, un appel à l'aide, mais bien plus que ça car c'est un appel à l'aide qui a conscience de sa propre inutilité; elle sonne donc comme un constat d'échec, comme des derniers mots que l'on lance avant de sombrer.

    Le personnage principal - appelons le D, ce sera plus simple et plus rapide - alterne paroles d'être charmé et paroles d'être désillusionné. L'être décrit par la musique - appelons la Elle - se résume en fait très simplement : divine en apparence, morte à l'intérieur. Ce texte réveille un point décisif de notre société : la beauté en tant qu'arme. D est fasciné par Elle, ce qui le rend dépendant, obéissant, servile, et finalement souffrant. Et les paroles lient ici ce pouvoir à la condition d'être "Dead Inside", comme si les deux étaient liés, dépendants l'un de l'autre. Cette musique est la dissociation de l'être et de l'apparence, chose inadmissible pour D qui n'arrive pas à admettre cette réalité. Dans cette non-acceptation, il passe de l'expectative à l'imitation, et devient à son tour un "Dead Inside", supposant donc que cette condition est transmissible, créant une boucle dans la musique, qui s'achève comme elle a commencé. On peut imaginer que l'histoire ce répète ensuite, avec D à la place d'Elle; la suite de l'histoire, telle qu'elle nous est offerte dans l'album avec Psycho, approfondit la possibilité d'un être qui ne contamine pas les autres, mais qui se perd lui-même dans la douleur, et dans la solitude.

    Le clip est assez fascinant dans le sens où la confrontation est silencieuse. Aucun mot, uniquement un jeu de corps. Dans leurs mouvements, on voit un homme qui s'approche, qui désire, qui se soumet; on voit une femme intéressée, qui s'ouvre et se ferme indéfiniment, qui ne laisse pas sa proie partir, puis qui l'achève sans prévenir. Les drones qui survolent la pièce annoncent la suite de l'album; ce sont les charognards qui attendent la fin fatidique de cette danse macabre, pour récupérer les débris d'un homme qu'ils feront Psycho. Ils symbolisent la puissance qui sait, la puissance qui approuve, la puissance qui profite, la menace invisible ignorée de tous. 

    Je l'ai déjà dit, cette musique est pour moi la frustration d'un Amour à sens unique. On observe la transformation de l'Amour en malveillance. De plus, on constate un fait de l'être humain qui me semble tout à fait incroyable : le dévouement. D est capable des meilleurs choses, il aurait pu devenir le meilleur des hommes si Elle le lui avait demandé; mais Elle a joué avec D, s'est lassée de lui, l'a abandonné; et l'abandon n'a pas brisé le dévouement. Si D devient Dead Inside, s'il est cruel, sans cœur, mauvais, c'est avec d'autres personnes, des personnes à qui il n'est pas dévoué. Son seul remède est, à mon sens, Elle. Mais Elle ne sera jamais sienne, et là est la tragédie de la musique. D'où la malveillance pour soigner la douleur. Un cycle qui ne semble pouvoir se finir. 

  • Etranger Abandonné

    "Hello, how are you sir?" me dit mon équipage

    Qui, bercé de candeur, ne voit pas mon chagrin.

    Ma raison a coulé, mon cœur est en naufrage;

    La mer est mon palais, je suis le roi du rien.

     

    Dehors, dans l'orage, l'océan se déchire;

    Effroi et carnage règnent sans conditions.

    Quand le vent vigoureux retourne les navires,

    Les flots tumultueux reflètent mes passions.

     

    A mon mât sont pendus les conseils de mes pairs,

    Ceux-là qui espèrent que je leur soit rendu

    Mais je me suis perdu, privé de tout repère.

     

    Seul sur tout mon trajet, je n'ai connu qu'un port

    Là-bas est mon trésor, je ne puis l'oublier

    Et je rêve, en anglais, de my sweet little floor.

  • Du risque et de sa prévention

          Au delà de la souffrance et du chagrin, de la peur et du sentiment d'impuissance que nous impose le terrorisme en France, il nous faut agir et lutter contre cet ennemi insaisissable. Nous sommes confrontés à une peste des plus puissante et des plus terrible : une idéologie. La pensée, mère d'action, pousse chaque jour des gens, des hommes, nos frères, aux plus ignobles des actes, aux plus perfides des assassinats. Et vous me direz : que puis-je, moi seul, face à ce drame ? Comment puis-je arrêter cette perversion de l'esprit? Que puis-je faire pour prévenir ces événements funestes? Cette interrogation, nous la portons tous, et j'ai alors tenté d'apporter des idées qui, je l'espère, seront des sources d'inspiration de votre lutte. Voici les questions, et les réponses, que je vous propose afin de vous ouvrir les yeux sur ce combat, afin de ne plus être passif dans cette guerre qui nous concerne tous.

          Que penser face à ces événements? Il faut les condamner. Non pas le penser, mais le dire. Haut et fort. Non pas comme héraut militaire, mais comme militant engagé pour la paix. Ces criminels luttent par la pensée en répandant une idéologie fausse : répondez leur avec votre "idéologie", votre vision du monde, une vision juste et équitable qui n'autorise pas ces crimes. Criez, chantez, partagez la paix. Car c'est cela que l'on veut tous, un monde de paix, alors que chaque jour nous indique que nous sommes en guerre. Et nous le sommes. Il ne faut pas non plus se voiler la face, et prétendre à cette paix : elle n'existe pas. Votre rôle est de la faire exister, par tous les moyens possibles.

         Comment éviter que ces drames ne se reproduisent? Mon avis est tranché sur cette question, et se base sur deux axes majeurs, tous deux contestables et difficiles. Premièrement, il faut parler. Parlez à votre entourage, à votre famille, à vos amis, à vos connaissances, et confirmez leurs bons sentiments. La parole seule peut révéler qu'une idéologie s'est installée dans le cœur d'un homme. Et cette parole révélatrice doit être pour vous le devoir de la dénoncer. Je sais que j'encourage la délation, acte souvent méprisé par les peuples, car acte de traîtrise et de méchanceté pure. Mais sachez que vous ne trahissez pas l'homme que vous dénoncez, vous faites votre possible pour le remettre dans le droit chemin et l'empêcher de prêcher le mal et, s'il s'avérait être perdu, sauver les victimes qu'il prévoyait de faire. Une mère se doit de savoir si les pensées de son fils sont tâchées de sang, et une mère doit savoir qu'elle ne brise point les liens de la famille en dénonçant son enfant, car celui-ci est, de manière beaucoup plus profonde, déjà engagé sur le chemin de l'inhumanité. J'en appelle donc aux mères, aux familles, aux amis, de surveiller non pas les actes, mais les pensées de leurs proches, sans chercher à les influencer ni à les contrôler, bien entendu. Il n'est pas question d'entrer dans un monde totalitaire où la pensée est sous le dictat d'un avis unique. Mais je suis persuadé qu'on ne peux croire impunément qu'il est bon de tuer des innocents, et que cela doit être traqué, chassé, et éradiqué. Les démons prolifèrent, quand les anges baissent leurs armes.

         Pourquoi ces drames se produisent-ils? En répondant à cette question, je donnerai mon deuxième conseil pour éviter ces drames : ces drames se produisent dans la plupart des cas dans la solitude et dans le malheur. Dites moi donc, pourquoi un homme irait-il tuer ses concitoyens s'il était heureux? Pourquoi haïrait-il ses voisins s'il n'avait jamais connu la haine? Pourquoi irait-il écouter les élucubrations de faux croyants s'il n'avait pas le cœur empli par la joie d'une communauté? Nous égarons jours après jours des milliers d'êtres, reclus, privés d'amour, confrontés à la dureté de la vie. Et ceux-ci font alors connaissance avec le désespoir, comblé par des idées de haine et de meurtres. "Regardez comme j'ai souffert, et souffrez comme moi", tel est le message du terroriste; on ne retient la plupart du temps que l'offense, et non la plainte. Alors, mes frères, écoutez-moi : il faut vous aimer. Non pas par religion - n'aimez pas au nom de dieu, aimez au nom des hommes - non pas par nécessité, mais aimez par foi de l'humanité. Appuyez vous sur votre empathie, et faite le bien que vous auriez souhaité recevoir. Pardonnez, si l'offense qui a causé le crime n'est plus, car alors le crime ne sera plus. Mais cependant prenez garde à l'avidité humaine, cette avidité que j'ai déjà critiqué, cette avidité contre laquelle la bonne foi ne doit pas se méprendre et montrer un visage de fermeté. 

         Voila mes amis; n'hésitez pas à partager vos valeurs, mais surtout n'oubliez pas d'écouter et de comprendre celles des autres. L'idéologie meurt quand le partage commence. Et, si vous rêvez d'un monde où la notion de crime n'est plus qu'une farce, alors je vous prie de bien vouloir accomplir vos rêves autant que vous le pouvez. Si je puis me permettre, je vous l'ordonne même. Chaque contribution apporte son aide au changement; faites que celui-ci ait lieu.

          

  • Magnétisme insensé

    Ton sourire lointain ne nourrit plus mes voiles

    Arraché de tes soins, j'ai perdu la raison

    Je ne vois plus le ciel et, privé des étoiles,

    Tout ce qui est réel résonne par ton nom.

     

    J'ai tant rêvé de toi, j'ai tant pleuré tes rires,

    Je regrette la joie de vivre à tes côtés.

    Désirant ta douceur, condamné aux soupirs,

    Je t'ai donné mon cœur et tu me l'as ôté.

     

    Je devine aisément ton incompréhension

    Mes élucubrations tournent en fou l'amant

    Je voudrais tellement que tout soit invention

     

    Il me faut faire face au retrait qui m'échoit

    Alors, je m'y emploie, pourtant, quoi que je fasse,

    Chaque instant qui passe me voit penser à toi.

  • RAPPORT M.S.

    Voila. Ici s'achève le rapport. Voila les derniers mots qui scellent le destin de M.S. J'ai beaucoup aimé écrire ce petit roman, j'ai adoré me mettre dans la peau de ce pauvre être, et j'espère que vous aurez pris autant de plaisir à me lire que moi j'en ai eu à écrire. Je vous en prie, n'hésitez pas à me donner votre avis, celui-ci m'est très important. Je vous laisse donc apprécier la fin de ce périple sentimental qu'est la vie de ce compositeur esseulé. 

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