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Muse - Reapers

Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/reapers/

Cette musique a une très forte richesse dans le sens musical de mon analyse. Elle commence par une tension, tout de suite enrobé d'un stress (la batterie rejointe par la guitare). Puis un déraillement, et les paroles commencent, angoissante et sarcastiques. J'entends en effet un sarcasme par la façon dont est prononcé "you're wiping me out", comme si D avait un rire nerveux en se rendant compte de la merde dans laquelle il se trouve. Puis des mots sourds, "Killed by Drones", comme une sentence, symbolisant le danger. Et les paroles, qui rappellent les lamentations de Mercy sans l'espoir, juste la peur. Puis, à 1:20, certainement les notes qui m'auront fait le plus réagir dans ma vie : je ne peux m'empêcher de m'imaginer, lors de cette ascension, un terrain à perte de vue empli de soldats, pendant que je monte, et plus je monte, plus je vois loin, et jamais les soldats ne s'arrêtent, il y en a à perte de vue; un monde de guerre, un monde sombre. C'est un des points forts de mon expérience musicale, bien qu'extrêmement personnel je ne pouvais ne pas vous le faire partager. Ensuite, un effondrement, et l'on repart sur le terrain - sur le champs de bataille. Alternance de tensions angoissantes, montantes, et de lamentations, d'explosions, et même de folie lors du solo. Le final est un arrêt, suivi d'un bombardement auditif. Chaque mot "Drones" est une explosion, un meurtre, un acte de violence. La musique s'étouffe sur elle même.

D reçoit ici la réponse à sa demande de "Mercy" : non. Un non simple et cruel. Et, conséquence d'avoir cherché de l'aide, il s'est rendu compte qu'il n'y en a pas; nulle part. Le monde entier est en guerre, il n'est pas le seul, et l'observation du monde prend un point de vue politique. Les Etats Unis sont clairement visés dans ces paroles - référence à la CIA, entre autres - leur politique d'intervention est condamnée, tout comme leurs méthodes. La conclusion de tout cela, selon ce que j'ai pu comprendre des paroles, est la création de "Drones", nom donné à ces êtres de violence : c'est en impliquant ces personnes dans la lutte, en les poursuivant, en leur faisant faire ce qu'ils ne souhaitent pas faire, en leur retirant leurs maisons - et même leur vie - que ces personnes sont conduites à la violence, à la réponse armée (et, je pense, au terrorisme). En poussant l'homme en ses ultimes limites, les Drones créent des Drones. D comprend tout cela, en est terrifié, et le dénonce. Les paroles cachées de la fin du morceau semblent dénoncer un embrigadement de la pensée, ou plutôt un conditionnement de l'esprit à la recherche de la force, au développement de la violence.

Le clip illustre la folie meurtrière des Drones par une poursuite. Les instances supérieures mal intentionnées sont représentées par une femme aux commande ( les USA incarnés ? ) pilotant un drone à la poursuite de sa victime. Le décors est abandonné, un véritable champs d'après-guerre. Le final s'effectue dans une montée, la proie s'effondre, mais le drone ne l'achève pas : "Here come the Drones" nous apprend que la proie est devenue un Drone, poussée à ses limites : elle se relèvera haineuse et meurtrière, à moins qu'elle ne meurt tout simplement là, ce qui sera certainement une victoire dans tous les cas pour l'assaillant.

Je donne à ce morceau un caractère de folie monstrueux. Ce n'est pas une quelconque manipulation qui vient conduire la victime à devenir violente : c'est sa confrontation avec la réalité. Là où l'idée d'un monde rédempteur dans "Mercy" rendant la voix heureuse dans son malheur, la vision de la réalité rend la voix folle de déception. Comme dans "Psycho", le narrateur justifie sa violence par celle qu'on lui fait, sauf qu'il a conscience de cela, ici. Il y a un choix conscient qui est fait, et c'est le choix de la violence. Le monde de pardon n'existant pas, on participe à sa non-existence pour survivre, pour répondre aux coups. Cette musique dénonce ce pourquoi je n'aime pas la réalité.

 

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