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Muse - Stockholm Syndrom

Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/absolution/stockholm-syndrome/

(j'ai un petit faible pour la version live : https://www.youtube.com/watch?v=9wV9_je85DE )

Cette musique, beaucoup plus rock que "la moyenne", n'hésite pas à partir dans les aigus, à faire traîner les notes, à glisser lentement par dessus une batterie énergétique et une basse enragée qui n'en démordent pas. Ce contraste crée une sorte de distorsion, un malaise, une sensation désagréable accentuée par les rythmes ralentis puis accélérés, les breaks et les redémarrages saccadés. Le tout est glorifié, placé en exergue par l'ambiance générale, qui porte ces mots comme une malédiction "now I wish I could". On se place une fois de plus dans l'enfermement - qui est pour moi le thème de cet album, Absolution - et cette fois ci encore un enfermement mental qui alterne entre léthargie et désir. 

Tout d'abord, le titre. Le syndrome de Stockholm, ce phénomène d'amour qui se déclenche chez le prisonnier pour le preneur d'otage. Les paroles se mettent alors dans la peau de cette victime, prise en otage ici par une femme, à la lecture du premier couplet. Il parle au passé de cette personne, et on peut imaginer qu'il y a eut une séparation, et ce qui est étrange, presque incohérent dans les paroles, c'est que cette séparation semble se poursuivre, puisqu'il décide de l'abandonner, de l'oublier "une dernière fois". On sent que la séparation en coûte à cet homme puisqu'il a des propos nihilistes, tragiques et désespérés, comme si sa vie perdait de sens : "And we'll love and we'll hate and we'll die [ sous-entendu : l'un sans l'autre ] All to no avail, all to no avail ". Et il regrette de ne pas avoir réussi plus tôt. Terriblement.

Le clip n'a pas grand intérêt; on notera l'esquisse de Psycho dans l'outro du concert au Haarp en 2007, une musique censée arriver après qu'un homme soit brisé, la musique charognarde par excellence. 

J'ai une image bien précise de l'histoire racontée par ce morceau, une lecture personnelle qui me semble coller parfaitement à la musique. Pour moi, la prise d'otage n'est pas physique, mais mentale. Cet homme a beau promettre d'oublier, d'abandonner, de laisser tomber : il n'y arrive pas. Ce souvenir acerbe, apportant malheur et douleur, semble impossible à écarter. Et cela va bien plus loin qu'un simple caprice : ce n'est pas la personne en elle-même qui lui manque puisqu'il ne se souvient même pas de son nom; non, il s'agit des sentiments qu'il a pu avoir pour elle, qui vivent encore en lui, et qu'il aimerait pouvoir faire disparaître. Il a beau vouloir, il ne peut pas. Alors il se promet que c'est la dernière fois, désespéré, mais condamné à penser à elle jusqu'à sa prochaine promesse. De manière totalement officielle, les paroles sont  "I wish I could", ce qui signifie "j'aurai aimé pouvoir" dans le passé, mais je continue d'entendre "I wish I can" dans le sens "si seulement je pouvais" dans le présent. J'entends cette musique comme les cris d'un prisonnier quémandant grâce. 

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