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  • Muse - Drones

    Musique : https://www.youtube.com/watch?v=EqCo4T-QkGk

    Paroles, traduction : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/drones-chanson/

    Ici s'achève Drones avec Drones. Pour cela, un cantique a capella dénonçant les dégâts de la guerres. Le drone de guerre est fortement désapprouvé, le portant pour responsable de massacres. Une perte de conscience de la réalité est dénoncée. Le tout s'achève sur un amen, confirmant l'aspect religieux de la musique. Pour moi est ici dénoncé de plus implicitement l'incapacité des instances religieuses à faire changer les choses, inactives mais priantes. Cette musique est donc à la fois tragique et ironique, dénonçant sans espoirs. Cela m'attriste beaucoup que cette odyssée s'achève sur une note négative, on ressent un pessimisme difficile à avaler. Faisons en sorte que cette musique n'ait jamais à résonner dans quelque lieu que ce soit.

  • Muse - The Globalist

    Musique : https://www.youtube.com/watch?v=4qagaaZfwXA

    Texte, traduction : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/the-globalist/

    Il y a tant à dire : cette musique est une odyssée à elle seule ! La première partie pose un paysage calme, qui vient être troublé par un roulement de tambour et un son qui se lamente. Puis la voix vient se poser, se lamentant de même dans la continuité, mais devient petit à petit aguicheuse, séduisante. Puis alors elle propose son projet diabolique, et le mal arrive, la violence, la guerre, qui est portée en adulation, qui est non pas méprisable mais délectable. A la fin du décompte, enfin, il n'y a plus rien que le vide, et les échos de tout ce qui a été perdu. La voix du regret s'élève alors, pleurante et gémissante, avant de s'éteindre dans un sanglot.

    Voici l'histoire de l'album sous un autre point de vue : la vision d'une personne nommée The Globalist. Il est présenté comme esseulé, rejeté, et souffrant de ce rejet. Alors la voix, le démon, les idées noires de cet homme, le pousse à la gloire, à la grandeur, dans le secret de vouloir tout détruire. Il y arrive, et détruit effectivement l'humanité. Après cela, il se retrouve seul avec lui-même, regrettant toutes les merveilles de l'humanité perdues. La nature destructrice de l'homme est critiquée, de par son caractère insensé et ses ambitions dénuées de sens. Enfin, l'explication tombe, presque ironique : si quelqu'un l'avait aimé, ne serait-ce qu'une fois, il n'aurait pas fait tout cela. Il a répondu à l'absence d'amour par la destruction totale : l'homme ne supporte pas ce qui ne l'aime pas. 

    Aucun clip. Une tristesse immense.

    Ce personnage, The Globalist, au contraire de The Handler, ne contrôle rien. Il ne peut se faire aimer, et c'est pour cela qu'il détruit tout, en réponse à son incapacité. Son nom lui vient probablement que s'il n'a jamais été aimé, c'est que personne sur terre ne l'aime : il globalise ce qu'il a observé chez les hommes à tous les hommes. J'ai été fortement fasciné par ce personnage, ce qu'il symbolisait, et il m'est arrivé de le retrouver dans d'autres œuvres : il s'agit toujours d'un personnage seul qui détruit tout ce qu'il peut pour effacer le fait qu'il n'est pas (plus) aimé. Le manque d'amour crée des monstres horribles, qui sont victimes d'eux-même et de leur incapacité à être aimés. 

  • Muse - Aftermath

    Musique, clip : https://www.youtube.com/watch?v=YkB9a_DR-7A

    Texte, traduction : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/aftermath/

    Cette musique présente une progression : au début, un sentiment de vide nous empli, et quand la voix débute son chant, on sent de la tristesse, qui devient une consolation de par la douceur des mots et de la voix. Puis la musique se reprend, devient plus forte, comme prise d'assurance, mais toujours avec douceur. Puis le dernier refrain devient une ode puissante et chaleureuse de par la chorale et la puissance donnée à la voix. C'est une berceuse d'espoir.

    Nous revenons une dernière fois à D; après avoir décrit le pouvoir que la révolte de foule pouvait avoir, nous revenons à un être seul qui a connu la guerre. Enfin, qui n'est plus seul, car il a trouvé le réconfort dans les bras d'une personne. Et cette musique conte donc le réconfort trouvé dans cette relation, qui a fait partir la solitude à jamais. Cette musique est une promesse, un engagement au soutient et au bonheur respectif de deux êtres.

    Le clip - que je trouve admirablement réalisé, je ne puis imaginer les heures de travail sur celui-ci - présente l'histoire d'un soldat qui décide un jour de sauver des gens. Il dénonce explicitement les victimes de guerres, tous ces civils qui vivent dans des lieux en conflits, et qui ont tous besoin du bonheur et de la paix que nous connaissons chez nous.

    J'ai toujours vu cette musique comme un câlin, d'où un plaisir immense, bien entendu, à l'écouter. Une chose me marque cependant : ce qui est décrit là est bien évidemment l'amour et pourtant le mot n'est jamais prononcé. Comme si ce sentiment était mieux décrit dans Dead Inside, comme les premiers mots de Psycho nous le sous entendent dans la transition "Love, it will get you nowhere". Je ne puis alors m'empêcher de considérer cette relation, cet Aftermath, comme une consolation et non pas un amour. Comme si le premier amour ne pouvait être remplacé.

  • Muse - Revolt

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/revolt/

    La scène prend très clairement place au centre d'un tumulte, une ville témoin d'une révolte, comme le laissent suggérer les sirènes et bruits divers au début. La musique en elle-même alterne deux ambiances : une confidence, une voix pleine de compréhension et d'empathie, puis une ambiance plus énergique, dirigée vers le haut. On jurerait que c'est une voix pleine de confiance qui nous pousse aux plus nobles actions.

    Cette musique a une plus grande portée que la simple personne de D. Elle sous-entend le bon en chaque être humain, l'universalité de cette force innée que l'on peut nommer la vie. Les paroles sont compréhensives, expectatives du chaos environnant, et par cela naît le partage. La nature humaine est mise en exergue dans ces mots "You've got strength, you've got soul / You've felt pain, you've felt love // You're not afraid, you're not a drone". En opposition à Defector, cette musique appelle à la guerre, mais non pas une guerre dictée par les instances supérieurs, mais une guerre contre ces instances supérieurs, une guerre qui serait pour nous et nous seuls, pour notre bénéfice tout entier, la guerre pour notre bien et notre liberté : la révolte. C'est un message d'encouragement.

    Le clip ne m'a pas beaucoup parlé, et ne montre qu'une simple révolte d'hommes et de femmes face à des soldats sous les ordres de drones.

    Cette musique vient creuser profondément en notre être pour y trouver l'aura de liberté qui se trouve en chacun. Elle répond à la perte d'identité, à la sensation de ne plus croire en soi, de ces sentiments désespérants que l'on peut ressentir au sortir d'une manipulation, quand on comprend que notre vie ne nous appartient pas. Et le message est clair : tu es humain, tu es fort, et tu peux faire absolument ce que tu veux pour peu que tu te battes.

  • Muse - Defector

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/defector/

    Je n'aime pas particulièrement cette musique, mais elle a parfaitement sa place dans l'album et je ne peux me permettre de l'évincer. Le rythme est assez simple en effet, et percutant : il sonne comme un slogan, mais avec une lourde touche d'arrogance. On semble être poussés à s'énerver, comme titillés par un héraut proclamant nos peines et notre servitude. Aucun point faible dans cette musique : elle n'est que force et provocation.

    D a enfin saisi sa liberté, et le fait savoir. Il provoque les instances supérieures, leur présentent sa lettre de démission, en quelque sorte. Il met au jour la faiblesse des tyrans, en montrant que ceux-ci ne peuvent lui imposer leurs choix. L'intro, nommée JFK, est très certainement ironique : le président Américain appelle les peuples à s'unir pour la liberté, comme Defector, mais en défendant le camps des Etats-Unis, en allant en guerre, ce qui est à l'opposé de notre musique. Cette contradiction est surement là pour exacerber l'ironie évidente entre les paroles des politiciens et leurs intentions. Ici est donc défendu la liberté personnelle contre le devoir en société, ce qui est, selon moi, très contestable. 

    Le clip présente de très nombreuses scènes hautement symboliques, tant au sens de la liberté qu'au sens du contrôle des foules et du mensonge. Le thème principal est une télévision, semblant représenter la pression des Etats sur les populations, qui est brisée par celui qui la regarde, comme libéré de ses gonds. La désinformation et le contrôle de masse est donc bien visé ici.

    Une chose est pour moi glorieuse dans cette musique : la défection est tournée en acte héroïque. Or ces deux mots sont quasiment antonymes, et, quand on y réfléchis bien, on ne peut l'expliquer que par une idée qui aurait été introduite dans les populations par des dirigeants. La population entière étant dévouée à la guerre, le déserteur est vu comme un paria individualiste, un inutile; cette musique tente d'inverser les rôles, tournant celui qui part en guerre pour un mouton. 

  • Muse - The Handler

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/the-handler/

    Le rythme est ici lent et traînant. Les mots s'éternisent en échos, on se sent stagner : l'impression de claudiquer, de butter, mais de continuer à avancer est sensible. Le décors auditif est enfumé, sombre et calme, on peut distinguer dans l'intonation un être refermé sur lui même, qui s'ouvre peu à peu, se déclame. On se sent dans les bas-fonds de la conscience, à la lisière entre l'existant et le fantasmé, entre la pensée et l'action.

    Cette musique est le tournant de l'histoire. D est froid, sans sentiments, et énonce alors sa situation, les pièges dans lesquels il est tombé, et le mal qu'on lui a fait. Plus d'amour, plus de colère, plus d'espoir, plus de désespoir; cette musique ne porte plus de sentiments, mais un choix. Un choix d'intérêt pur. Il choisit de ne plus être le pantin des instances supérieures, il s'offre la liberté de n'obéir qu'à lui-même. Et bien que l'on puisse immédiatement penser que 'The Handler' est la personne qui manipulait D, je pense au contraire que D est 'The Handler', que D est la personne qui reprends le contrôle d'elle même, qui manipule son propre esprit dans ses propres intérêts. Cette caractéristique va s'avérer être celle qui décidera du reste de sa vie, dans les musiques suivantes, celle d'un être qui a le contrôle de sa propre vie. D est 'The Handler', l'être qui a su récupérer les rênes de sa vie.

    Dans le clip, il me semble reconnaître, si ce n'est des figures de Disney, des figures enfantines, sur ce carrousel autour de cet être maléfique. Je ne fais ici qu'une interprétation personnelle, mais je pense que le message réside dans les contes de fée : en effet, ceux ci abritent des messages cachés, sensés parler au subconscient des enfants et modifier leur morale ou leurs actions pour les rendre aptes à vivre dans notre monde. Mon interprétation colle dans le fait que le "méchant" sur le manège est vaincu : on pense avoir compris le conte, avoir saisi une morale et l'on pense être devenu plus fort, alors qu'un autre être maléfique surplombe le manège : notre esprit n'a pas accompli cette évolution seul, il a été manipulé par le conte. 

    Cette musique illustre un fait très important, une morale de vie capitale : quelque chose qui nous fait du mal ne part jamais de lui-même. Cette musique met en avant le "I", l'identité propre, et fait prendre conscience d'une chose : avant de pouvoir être libre, il ne faut pas simplement le rêver, il faut le vouloir. Et vouloir signifie agir. 

  • Muse - Reapers

    Musique, texte, traduction, clip : http://iwantthetruth.fr/muse/chansons-traduction-et-partitions/7eme-album/reapers/

    Cette musique a une très forte richesse dans le sens musical de mon analyse. Elle commence par une tension, tout de suite enrobé d'un stress (la batterie rejointe par la guitare). Puis un déraillement, et les paroles commencent, angoissante et sarcastiques. J'entends en effet un sarcasme par la façon dont est prononcé "you're wiping me out", comme si D avait un rire nerveux en se rendant compte de la merde dans laquelle il se trouve. Puis des mots sourds, "Killed by Drones", comme une sentence, symbolisant le danger. Et les paroles, qui rappellent les lamentations de Mercy sans l'espoir, juste la peur. Puis, à 1:20, certainement les notes qui m'auront fait le plus réagir dans ma vie : je ne peux m'empêcher de m'imaginer, lors de cette ascension, un terrain à perte de vue empli de soldats, pendant que je monte, et plus je monte, plus je vois loin, et jamais les soldats ne s'arrêtent, il y en a à perte de vue; un monde de guerre, un monde sombre. C'est un des points forts de mon expérience musicale, bien qu'extrêmement personnel je ne pouvais ne pas vous le faire partager. Ensuite, un effondrement, et l'on repart sur le terrain - sur le champs de bataille. Alternance de tensions angoissantes, montantes, et de lamentations, d'explosions, et même de folie lors du solo. Le final est un arrêt, suivi d'un bombardement auditif. Chaque mot "Drones" est une explosion, un meurtre, un acte de violence. La musique s'étouffe sur elle même.

    D reçoit ici la réponse à sa demande de "Mercy" : non. Un non simple et cruel. Et, conséquence d'avoir cherché de l'aide, il s'est rendu compte qu'il n'y en a pas; nulle part. Le monde entier est en guerre, il n'est pas le seul, et l'observation du monde prend un point de vue politique. Les Etats Unis sont clairement visés dans ces paroles - référence à la CIA, entre autres - leur politique d'intervention est condamnée, tout comme leurs méthodes. La conclusion de tout cela, selon ce que j'ai pu comprendre des paroles, est la création de "Drones", nom donné à ces êtres de violence : c'est en impliquant ces personnes dans la lutte, en les poursuivant, en leur faisant faire ce qu'ils ne souhaitent pas faire, en leur retirant leurs maisons - et même leur vie - que ces personnes sont conduites à la violence, à la réponse armée (et, je pense, au terrorisme). En poussant l'homme en ses ultimes limites, les Drones créent des Drones. D comprend tout cela, en est terrifié, et le dénonce. Les paroles cachées de la fin du morceau semblent dénoncer un embrigadement de la pensée, ou plutôt un conditionnement de l'esprit à la recherche de la force, au développement de la violence.

    Le clip illustre la folie meurtrière des Drones par une poursuite. Les instances supérieures mal intentionnées sont représentées par une femme aux commande ( les USA incarnés ? ) pilotant un drone à la poursuite de sa victime. Le décors est abandonné, un véritable champs d'après-guerre. Le final s'effectue dans une montée, la proie s'effondre, mais le drone ne l'achève pas : "Here come the Drones" nous apprend que la proie est devenue un Drone, poussée à ses limites : elle se relèvera haineuse et meurtrière, à moins qu'elle ne meurt tout simplement là, ce qui sera certainement une victoire dans tous les cas pour l'assaillant.

    Je donne à ce morceau un caractère de folie monstrueux. Ce n'est pas une quelconque manipulation qui vient conduire la victime à devenir violente : c'est sa confrontation avec la réalité. Là où l'idée d'un monde rédempteur dans "Mercy" rendant la voix heureuse dans son malheur, la vision de la réalité rend la voix folle de déception. Comme dans "Psycho", le narrateur justifie sa violence par celle qu'on lui fait, sauf qu'il a conscience de cela, ici. Il y a un choix conscient qui est fait, et c'est le choix de la violence. Le monde de pardon n'existant pas, on participe à sa non-existence pour survivre, pour répondre aux coups. Cette musique dénonce ce pourquoi je n'aime pas la réalité.

     

  • Muse - Mercy

    Musique, texte, traduction, clip : http://www.lacoccinelle.net/987983.html

     

    Cette musique est l'une des rares musiques à me passer par tout le corps. Elle alterne petites notes douces, presque infantiles, à une puissance glorieuse et déclamée. On sent à la fois la bonté du sentiment exprimé et la force vitale de l'être qui lui est dévoué. Cette musique me donne l'incroyable sensation d'une chute vers le haut, une vitesse incroyable donnée par un sentiment absolument pur. 

    Dans la continuité de l'histoire, Mercy vient achever Psycho. L'être destructeur et aveugle prend conscience de sa rage, et tente alors de la stopper. Ces paroles symbolisent l'ouverture d'esprit et la compréhension, et d'une manière équivalente l'altruisme et la compassion. Le piège tendu par les instances supérieures de Psycho ("you will kill on my command and I won't be responsible") est dévoilé dans l'esprit de D, et il prend conscience de ses ennemis. Le choix qu'il fait alors est de demander pitié. Pitié, car il souffre, car il est face à son propre échec, il ne se fait plus confiance après le mal qu'il a fait - bien malgré lui, si je puis me permettre de le pardonner. Incapable de lutter de nouveau, il s'abandonne alors à une idée que je me permets de qualifier de magnifique : et si le pardon était possible? Et si la lutte, et si la guerre, et si la douleur pouvait être effacée, évitée, annihilée? Une pensée bien bisounours, me direz vous, et c'est d'ailleurs pour cela que ces supplications restent sans réponse. La musique n'apporte aucune évolution contrairement aux deux première : c'est un coup pour rien. Mais bon sang, heureusement qu'il fut tenté ! D est donc une fois de plus pris au piège, d'une idée impossible; on notera cependant que la lutte pour la compréhension, le besoin de savoir sa situation et d'en changer sciemment la nature, cet élan intelectuel personnel fait son apparition pour la première fois ici, bien qu'il subisse un échec.

    Le clip est des plus intriguant : il nous présente l'histoire d'un robot de manière décousue et suggestive, presque implicite. Ce robot est une femme, utilisée pour des taches soit inutiles soit avilissantes, qui semble n'être qu'un exemplaire d'une large gamme de clones. Elle a alors un déclic, qui lui fait se rendre compte de sa situation; dès lors, une rébellion se fait en elle, et elle lutte pour ne plus souffrir, mais d'une manière surprenante : elle ne s'évade pas, mais s'éteint définitivement. Ce clip illustre donc totalement le thème : une vie contrôlée, puis une prise de conscience qui découle sur une révolte violente par un abandon des armes. 

    J'aime à croire que cet appel à l'aide puisse recevoir une réponse positive. Cette pensée me redonne fois en l'Homme, me donne envie de l'aimer, et surtout me donne envie de l'aider à répandre cette idée dans l'univers tout entier. Peut être qu'un jour les hommes cesseront de se faire la guerre et, qui sait, peut être que ce magnifique sentiment qu'est le pardon n'existera plus, car il ne sera non plus un choix mais une évidence. Voila ce que m'ont fait comprendre ces paroles : l'évidence de la bonté, dans un monde qui la refuse. Une dissociation entre l'idéal et le réel, qui se voit offrir un possible mariage par cette simple requête : show me mercy please. 

  • Muse - Psycho

    Musique, texte, traduction, clip : http://www.lacoccinelle.net/968399.html

     

    Cette musique symbolise l'embrigadement sur tous les plans : d'un point de vue musical, la musique reste prisonnière du même riff, encore et encore, se finissant sur des notes tentant de s'échapper, mais revenant inéluctablement au même point de départ. On y ressent l'absurde de répétition, l'incohérence d'un acte insensé. Les derniers instants du morceau nous offrent un creshendo épique, se terminant sans réelle fin. Aucune contestation dans ces notes, juste une pression bouillonnante.

    Le texte reprend là où se terminait Dead Inside: "Love, it will get you nowhere". D se fait embrigader par ces forces armées, devient le jouet meurtrier d'une instance supérieure ne souhaitant pas se salir les mains, et finalement perd toute conception de décision personnelle en devenant un "fucking psycho". La transformation relève de la psychologie : D est souffrant, perdu, esseulé, et l'instance supérieure, se comparant elle-même à un "virus", ne vient pas imposer la violence en cet être, mais tout simplement détourner sa cible. Le "Dead Inside" était violent à lui seul, mais d'une violence aveugle et non dirigée; le "Psycho" quand à lui concentre sa haine (ou plutôt, voit sa haine concentrée, l'usage de la voix passive est ici bien justifiée) vers des ennemis dont il ne sait rien.

    Le clip ici offre un aspect intéressant : le discours entre le Drill Sergent et le soldat, qui était à l'origine (j'ai cru comprendre) censé être un extrait de Full Metal Jacket. On comprend dès lors les inspirations de Matthew au sujet de cet embrigadement.

    D'une manière plus personnelle, étant un fervent défenseur des mes droits personnels et incapable d'obéir aveuglément, j'ai une vision beaucoup plus complexe de ce Drill Sergent, et de l'origine de ces ordres. J'imagine en effet que l'être perdu dans la douleur et la solitude peut un jour se réveiller, et se dire "voilà la haine, voilà la force qui m'habite; je peux profiter de ce pouvoir pour faire l'inimaginable, pour réaliser mes rêves et mes désirs". Le soldat et le Drill Sergent ne seraient donc qu'une seule et unique personne, le caractère raisonnable se soumettant aux pulsion créées par la douleur. Cette prise de contrôle des pulsions peut être destructrice bien entendu, car alors la morale est écartée : "you will kill on my demand and i won't be responsable". Je considère donc cette musique comme un premier pas vers la folie destructrice. 

  • Muse - Dead Inside

    Paroles, traduction, musique, clip : http://www.lacoccinelle.net/970519.html

    Cette musique ouvre le bal de l'album Drones, en donne immédiatement la couleur et le ton, et nous fait entrer dans l'histoire telle qu'elle nous est offerte - telle que je l'ai compris - une histoire qui se déroule tout au long de l'album, et qui s'achève de deux manière différentes. On suit à travers les musiques la progression d'une personne inconnue, qui est à la fois tout le monde et n'importe qui, subissant les épreuves de la société et de l'Homme dénoncés par Matthew Bellamy - enfin, je le répète une ultime fois, tout ce que je dis n'est qu'interprétation personnelle, je n'utilise ce genre de tournure que par conviction personnelle, je suis pleinement conscient de la complexité souhaitée par Matt et du fait que je ne la saisirai jamais complètement. Dead Inside introduit donc l'élément perturbateur de ce court récit, nous plongeant immédiatement dans le chaos et l'instabilité inhérent à ce concept. Le thème est bien évidemment l'Amour, et plus précisément l'Amour à sens unique, fait palpable dans le rythme saccadé, magnifiquement illustré par le danseur au début du clip. Cette chanson est une lamentation, un cri de douleur, un appel à l'aide, mais bien plus que ça car c'est un appel à l'aide qui a conscience de sa propre inutilité; elle sonne donc comme un constat d'échec, comme des derniers mots que l'on lance avant de sombrer.

    Le personnage principal - appelons le D, ce sera plus simple et plus rapide - alterne paroles d'être charmé et paroles d'être désillusionné. L'être décrit par la musique - appelons la Elle - se résume en fait très simplement : divine en apparence, morte à l'intérieur. Ce texte réveille un point décisif de notre société : la beauté en tant qu'arme. D est fasciné par Elle, ce qui le rend dépendant, obéissant, servile, et finalement souffrant. Et les paroles lient ici ce pouvoir à la condition d'être "Dead Inside", comme si les deux étaient liés, dépendants l'un de l'autre. Cette musique est la dissociation de l'être et de l'apparence, chose inadmissible pour D qui n'arrive pas à admettre cette réalité. Dans cette non-acceptation, il passe de l'expectative à l'imitation, et devient à son tour un "Dead Inside", supposant donc que cette condition est transmissible, créant une boucle dans la musique, qui s'achève comme elle a commencé. On peut imaginer que l'histoire ce répète ensuite, avec D à la place d'Elle; la suite de l'histoire, telle qu'elle nous est offerte dans l'album avec Psycho, approfondit la possibilité d'un être qui ne contamine pas les autres, mais qui se perd lui-même dans la douleur, et dans la solitude.

    Le clip est assez fascinant dans le sens où la confrontation est silencieuse. Aucun mot, uniquement un jeu de corps. Dans leurs mouvements, on voit un homme qui s'approche, qui désire, qui se soumet; on voit une femme intéressée, qui s'ouvre et se ferme indéfiniment, qui ne laisse pas sa proie partir, puis qui l'achève sans prévenir. Les drones qui survolent la pièce annoncent la suite de l'album; ce sont les charognards qui attendent la fin fatidique de cette danse macabre, pour récupérer les débris d'un homme qu'ils feront Psycho. Ils symbolisent la puissance qui sait, la puissance qui approuve, la puissance qui profite, la menace invisible ignorée de tous. 

    Je l'ai déjà dit, cette musique est pour moi la frustration d'un Amour à sens unique. On observe la transformation de l'Amour en malveillance. De plus, on constate un fait de l'être humain qui me semble tout à fait incroyable : le dévouement. D est capable des meilleurs choses, il aurait pu devenir le meilleur des hommes si Elle le lui avait demandé; mais Elle a joué avec D, s'est lassée de lui, l'a abandonné; et l'abandon n'a pas brisé le dévouement. Si D devient Dead Inside, s'il est cruel, sans cœur, mauvais, c'est avec d'autres personnes, des personnes à qui il n'est pas dévoué. Son seul remède est, à mon sens, Elle. Mais Elle ne sera jamais sienne, et là est la tragédie de la musique. D'où la malveillance pour soigner la douleur. Un cycle qui ne semble pouvoir se finir.