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Lettre 13

 

                               Le 31 aout 2015,

                                                                                                                                                             Ma petite chatte,

 

                Je sais que tu détestes ce surnom, et c'est d'ailleurs pour cela que je l'utilise; je t'imagine une fois de plus avec ta moue contrariée, et comme tu es belle ! Cela fait déjà si longtemps que nous ne nous sommes plus vus ! Ta satisfaction doit être aussi grande que l'envie que j'ai de te revoir. Mais il ne faut pas, il ne faut plus, j'ai bien compris tout cela. Te souviens-tu, du temps où je te demandais une belle photo de toi... Ah, aujourd'hui, je les aurais toutes brûlés. Car il ne faut pas, il ne faut plus.

                Je crois que je n'ai pas pensé à toi, vendredi dernier. Mais je n'en suis pas sûr, et cela ne me semble de plus que peu probable. J'ai beau penser à tout, j'ai beau ne penser à rien, je finis toujours par penser à toi. Tu es comme un phare dans un océan de malheur; mon phare. Je me suis rendu compte d'une chose : je n'ai pas besoin de ta présence pour t'aimer. Le souvenir de ta personne me suffit amplement. Une personne normale pourrait se demander mes motivations dans cette poursuite de l'amour, et je lui répondrais assez naturellement : je ne poursuis pas l'amour, c'est lui qui me poursuit ! Et c'est surement ça qui est le plus retors, dans l'amour : celui-ci n'est pas dans la personne aimée, mais bel et bien dans la personne qui aime, le poursuivant partout où l'être aimé n'est pas. Comme une flèche, que j'aurais pris dans le cœur...

                Mais tu me demanderas certainement : pourquoi te dis-je cela? Pourquoi est-ce que je te poursuis sans cesse, sans jamais t'accorder de répits? Pourquoi est-ce que je ne pars pas chercher l'amour autre part, chez quelqu'un qui m'aimerait, elle? Pourquoi toi? La réponse simple du "je ne sais pas" me tente horriblement, mais je vais essayer de réfléchir pour toi. Je t'ai choisi. A un moment donné, je ne saurai dire quand exactement, mon être tout entier a fait ce choix, engageant chaque parcelle de mon être, mettant en jeu chaque partie de mon esprit et de mon corps. J'ai joué, et j'ai perdu. Tout en moi t'appartiens désormais. Et vu que tu ne souhaites  visiblement pas jouir de ton bien, j'attend et j'espère. Patient et confiant.

                Et, sachant que tu gardes un œil sur mon travail, j'écris.              J'écris pour te plaire, bien sûr, mais j'écris pour ne pas t'oublier. La seule trace de ta grandeur qui me reste est en ma mémoire, et ma seule façon d'en faire une chose inaltérable est de la retranscrire dans ce que j'écris. A travers le temps et l'espace, tu m'inspires; tu es ma seule et unique muse. Je t'entends, dans mes musiques, et je rêve de toi. Chaque son que j'aime est le souvenir d'un sentiment que tu m'as inspiré. Je ne sais si je puis vivre une vie sur ces restes rachitiques que tu m'as laissé, mais il faudra bien faire avec.

                Je vais mettre un point d'honneur à ne plus jamais te revoir. Tout simplement, je sais qu'à ta vue je ne pourrai m'empêcher de t'aimer, et je ne t'imposerai plus jamais ça. Cependant, tu connais mes faiblesses, et je sais pertinemment que je ne pourrai m'empêcher de te faire savoir que j'existe. De te faire savoir que mon amour est toujours là, toujours fort, toujours à ton service. De te faire savoir que, si jamais un jour Lui venait à se révéler ne pas être l'homme que tu vois en lui - prend bien garde à ne pas mélanger la réalité et tes désirs, cela ne peut te mener qu'au désastre - si jamais ce jour devait arriver, je serai toujours là, prêt à t'accueillir dans mes bras, prêt à t'aimer. Je ne sais comment je te le ferai savoir - je n'écrirai plus de lettres, j'en ai bien fini avec ça - mais tu sais déjà que ma plume a d'autres qualités de création...

                Aurai-je le courage d'attendre ton retours? Je me pose réellement la question.  Qui ne me dit pas que je baisserai les bras, sitôt cette lettre postée? Qui ne me dit pas que j'accomplirai ton souhait qui est de ne plus me revoir, plus jamais? Il se pourrait que ce soit la confiance. Une confiance bien particulière : celle que j'ai au souvenir de tes yeux. Cela peut te paraitre bête, mais à chaque fois que je les revois, j'ai toujours ce même sentiment, revenant inlassablement, un sentiment que j'ai eu la première fois que je me suis perdu dans ton regard. Le sentiment qu'un jour tout finira bien.

                Je me place dans l'attente éternelle de ton retour,

 

                                                                                                                                                                             M.S.

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