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Lettre 7

    Le 30 avril 2015,

                                                                                                                                                             Ô Rose,

 

               

 

                La soirée que nous avons passé hier, à deux, était tout simplement magique.

                Pour commencer, quelle surprise de te voir là ! Je suis bête, je n'avais absolument pas imaginé ta venue, mais c'était pourtant bien à une soirée de Mme Ghegle que nous nous sommes rencontrés pour la première fois. Elle aurait pu me prévenir à l'avance, cela m'aurait évité de m'étrangler d'étonnement avec ma boisson. Enfin, les gens qui m'entouraient alors sont surement plus à plaindre que moi, ce sont eux qui se sont retrouvés aspergés par la boisson que j'avais en bouche ! J'en ai encore honte, même si leurs visages offusqués en ma mémoire valent bien toute la gêne du monde !

                A partir de ce moment, tu n'as plus quitté mes pensées de la soirée. Tu ne venais pas à moi, alors je ne t'ai pas approché, pensant que tu ne souhaitais plus me parler. Si tu savais le déchirement que je ressentais alors ! C'est une des plus grandes souffrances que je connaisse : s'interdire soi-même de faire une chose que tout notre être nous pousse à faire; il faut une volonté bien trempée pour pouvoir résister à ce pêché. Mais j'avoue ne pas avoir été seul face à cette épreuve : un simple regard dans ta direction me remplissait de satiété. Je me sens bien en ta présence, la simple connaissance du fait que tu sois là, toute près, m'apaise dans mon esprit et dans mon âme. Le monde ne connaîtrait plus de guerre, si chaque homme avait une femme lui faisant cet effet là près de lui !

                Alors, tu es venue. Ô miracle, ô réponse divine, ô joie inexplicable que de t'entendre prononcer mon nom. L'infinité d'étoiles dans ton regard était toujours là, attendant que quelqu'un vienne en faire le compte, attendant que quelqu'un vienne honorer leur beauté. Je ne pensais pas qu'il puisse exister de dilemme aussi cruel, quand j'en vient à juger de ce qui est de plus beau en toi. Je ne sais que faire, face à toi : lire en tes yeux, comme au début de chaque rencontre? Ecouter plus attentivement ta voix, pleine de petits ornements et pleine de finesse? Ou alors me perdre dans les effluves de ton parfum, ce parfum, ah, combien de fois ai-je faillis ne plus t'écouter quand ce dernier venait honteusement m'emporter vers des rêves lointains ? Les miracles de l'univers méritent chacun qu'on leur dédie une vie d'attention, et il a fallut que toi, tu les possèdes tous; quelle ironie !

                Je me perd en admiration, et j'en perds mon propos; je parlais donc de la conversation que nous avons eu alors, seuls à seuls, sur le balcon du jardin. Là, tu alternais alors des paroles attentionnées, me disant que tu tenais à moi, que tu voulais mon bien, et des paroles plus obscures sur le fait que tu ne pouvais m'aimer. D'ailleurs, tu as bien saisi mon incompréhension, tu as bien vu que j'étais complètement perdu par tes propos, et tu m'as encouragé à te poser des questions, n'importe quelle question, tu disais. Ah, et il a fallut que nous buttions sur la première ! J'aurai pu te demander autre chose, n'importe quoi, par exemple pourquoi les gens autours de toi t'ignorent, pourquoi semblent-ils te mépriser et te dédaigner? Quel est ton numéro de téléphone? A vrai dire, j'ai perdu tout espoir d'avoir une réponse pour cette question là, elle semble être destinée à m'échapper ! Mais non, j'ai été trop gourmand, et je t'ai posé la question insoluble; pourquoi ne peux-tu pas m'aimer? Et ainsi, suivant la première question, j'ai probablement créé une des mes pires hantises : la première réponse. Un bien beau nom, pour qualifier l'origine de mon malheur sur Terre. Me répondras-tu un jour?

                Je ne nierai cependant pas que ta façon d'échapper à la question avait une élégance particulière. Ton doigt sur mes lèvres, ton bras emportant le mien, et nous sommes partis pour une danse, notre première. Je ne sais plus quelle morceau passait alors, et cela n'est pas dans mes habitudes, je peux te l'assurer, moi qui vis principalement de musique; cela pour te dire à quel point tu m'as emporté au paradis. Nos corps l'un contre l'autre, nous nous amusions à deux au rythme de la vie, tantôt riant, tantôt souriant, et nous étions heureux. J'ai pu lire cela sur ton visage : tu étais heureuse. Sache que je n'ai jamais connu d'image plus puissante, une vague de bonheur telle que j'aurai pu en étouffer, alors qu'au contraire cela m'apporte l'oxygène dont j'ai toujours eu besoin, la vie que j'ai toujours manqué.

                Le reste de la soirée n'est plus en ma mémoire, cela signifiant surement que nous nous sommes alors séparés. Rose, j'ai connu le bonheur maintenant, et celui-ci porte ton nom. Je ne sais ce que me réserve l'avenir, mais si tu fais partie de ma vie, de quelque manière que ce soit, de la manière qui te conviens le plus, alors je sais que je serai heureux. S'il te plait, ne me laisse pas.

                Je te souhaite une fois de plus le bonheur qui me rendra éternellement heureux,

 

                                                                                                                                                                                            M.S.

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