Et puisqu'il fallait en finir avec moi... Voilà donc la suite et fin d'un petit cycle de 4 jets de pensées, basés sur 4 idées principales, qui s'achève tel que l'on s'y attendait à son commencement. Toute prospérité amène son lot de décadence, tout exemple de l'histoire et de l'expérience vous le diront. Le jeu est de la repousser la plus loin possible dans notre futur, et lorsque l'inévitable arrive, se battre pour la prochaine joie, quoi qu'il en coûte. Il faut jouer, les enfants, il faut gagner, il faut perdre.
Vous savez, c'est elle qui me connait le mieux, et elle me hait profondément. Or, elle est tout sauf stupide. Alors faites comme elle, abandonnez moi à mon esprit monstrueux, faites de notre amitié un bon souvenir, ne gâchez pas votre bonheur en me laissant dans un coin de votre vie; je n'y ai aucun droit. Je ressens le besoin de courir au loin, de me libérer de toutes mes attaches, et pour cela, j'ai besoin que vous ne teniez pas à moi.
C'est amusant; la première chose que j'arrive à désirer d'autre qu'elle, depuis tant de temps, est justement de ne plus avoir de traces d'elle dans ma vie. Rupture de politique assez brutale, nous nous le concéderons.
C'est donc cela, ne plus aimer? Quelle ennui, quelle placitude, quelle amertume, quel dédain, quelle inutilité... mais surtout, quelle liberté !
Je ne t'ai pas oublié, oh que non. Pendant des mois, j'ai lutté pour que l'amour ne se transforme pas en haine. Ne pas laisser le Dark Vador qui est en moi se réveiller, s'il faut citer classique. Non, mais j'ai trouvé comment reconvertir cet amour qui me lestait : il s'est transformé en tristesse. En tristesse pour moi, bien entendu, pauvre enfant qui s'est vu souffrir, mais aussi et surtout pour toi. La tristesse de ne pas avoir pu t'enseigner la victoire, comment provoquer la chance; la tristesse de ne pas t'avoir montré la Vérité; la tristesse de ne pas te savoir pleinement heureuse; mais par dessus tout, la tristesse de n'avoir pu te rendre aussi magnifique que dans mon imagination, chose qui était oh combien faisable. La tristesse que le monde soit passé à côté d'une de ses merveilles. Serait-ce une forme de regret, chose que je déteste tant?
D'un coup d’œil vous pouvez voir si je vais bien ou non : suis-je rasé?
Quand tu n'es pas là, tout est possible. Absolument tout.
Un auteur n'est pas connu parce qu'il est bon; bien sûr, cela joue, mais il existe des centaines de perles, qui finissent souvent profs de lettres, qui ne connaîtront jamais la gloire; que leur manque-t-il donc? Ils ne savent éveiller l'intérêt. Ils ne savent manipuler l'esprit du lecteur, les captiver, ces pauvres lecteurs qui confrontent leur esprit fragile aux mots puissants. Moi, par exemple, j'éveille mon propre intérêt, je me satisfait narcissiquement par mes pensées ainsi retranscrites. Et il n'y aura sûrement jamais que moi que cela intéressera. Gamin. Ce mot résonne bien, dans ma tête vide...
Envie de lui dire. Lui dire que j'ai pensé à elle chaque jour, sans aucune putain d'exception. Sourire, car elle n'écoutera pas. Elle n'en a rien à foutre. Et puis, pourquoi lui dire? La faire souffrir? Lui donner des remords? Des doutes? Elle n'en aurait que si elle était une bonne personne, et dans ce cas elle ne les mériterait pas. Alors, ne rien dire. Garder ça pour moi. Le rajouter sur ma pile de trucs à porter. Oui, tout simplement, l'envie de lui dire vient de là. De la taille de cette pile...
Elle l'a presque dit. Qu'elle me haïssait. Presque. Un jour, peut être. Encore de l'espoir, ah...
L'envol n'est possible que pour ceux qui veulent voler.
L'envie de perdre, sentiment fascinant, aux origines encore plus fascinantes, mais aux conséquences des plus regrettables.
Vous ai-je déjà parlé du pouvoir des yeux? Les portes de l'âme, je n'ai absolument aucun doute là-dessus. Le moyen de communication le plus efficace entre deux êtres vivants. Toutes les émotions sont transmissibles par les yeux, les pires comme les meilleures. Ne faites jamais confiance à quelqu'un qui vous refuse la porte de ses yeux, il ne peut abriter que de mauvaises choses. Les âmes éteintes ont les yeux fermés.
Ah, voilà donc que je le suis devenu. Mes passions sont vaincues, comme elles y étaient destinées, comme l'avaient prédit les paroles de la musique qui m'a tant consolé :
"Now I've become just like you
I'll controll and hypnotise
You've taught me to lie
Without a trace
And to kill with no remorse
On the outside I'm the greatest guy
Now I'm dead inside"
Naissance, vie, amour, espoir, désillusion, vide. Décadence. Mort. Mais sourires polis. Toujours. A jamais.