Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Citations d'Oscar Wilde (et interprétations)

Je n'ai aucunement la prétention de présenter l'explication exacte et exhaustive de ce qu'à souhaité dire Oscar Wilde. J'ai simplement fais une sélection des citations que je trouvais les plus "titillantes" dans mon esprit, et j'ai tenté de comprendre pourquoi est-ce que j'avais été "titillé". J'assume pleinement que ces interprétations soient subjectives (et je m'en excuse), mais quand on est touché par les mots d'une personne je pense que l'objectivité ne peut plus être. De plus, ceci peut être considéré comme un hommage pour un grand esprit que je connais trop peu.

-Les femmes se divisent en deux catégories : les laides et les maquillées,  les mères étant à part.

Deux idées dans cette citation : la critique de la beauté féminine, et l'amour de sa mère. Les femmes ici, sont soit "laides", soit "maquillées", ce qui sous-entends qu'elles ne sont pas belles, mais tout du moins maquillées, et inversement, si elles ne sont pas maquillées, elles se retrouvent de ce fait dans la catégorie "laides". Méchanceté gratuite envers les femmes, ou simplement pique ironisant sur leur vision de la beauté? Je pense ici qu'il se moque des femmes se maquillant, qui deviennent alors dépendantes de leur maquillage pour devenir belles. La beauté devient le maquillage dans notre société, car notre vision de la beauté évolue. Enfin, il met les mères à part : c'est la touche d'humour qui rend la citation "intéressante", et en même temps un petit message d'amour pour sa mère, bon exemple de bonne manière. Morale : le maquillage tue l'idée de la beauté, et les mères ne doivent pas être jugées.

 

 -La différence entre littérature et journalisme, c'est que le  journalisme est illisible et que la littérature n'est pas lue.

Très belle critique du journalisme,mais aussi des lecteurs : il aime critiquer ses semblables, qui s’intéressent à des choses qui lui semblent être inintéressantes, comme le journalisme, alors qu'il existe des merveilles dans la littérature. L'emploi de la vérité générale dans cette citation sonne comme une sentence, il semble impuissant envers sa société qui lui parait n'être pas ce qu'elle devrait être.

 

-Il y a deux tragédies dans la vie : l’une est de ne pas satisfaire son désir et l’autre  de le satisfaire.

La vie semble être destinée à finir en tragédie à entendre notre cher Oscar. Il a cette tendance dans ses citations à généraliser par des phrases qui n'offrent aucune discussion : "Il y a deux tragédies", comme s'il n'y en avait pas d'autres. Cet effet donne l'impression de donner une vérité absolue, ce qui ajoute un style indéniable, une prestance, ce qui appuie la vérité donnée, car ce qui est beau plait. Dans le sens, on retrouve l'humour, par l'antithèse. Cette citation me permet de sortir ma définition de désir : plaisir que l'on prend dans l'approche de l'objet désiré. En effet : ce plaisir disparaît si l'on ne s'approche plus de l'objet désiré, et lorsqu'on l'atteint. Le désir est donc inéluctablement limité dans le temps. Ne pas avoir le plaisir des désirs est vécue comme une "tragédie dans la vie" par Wilde, ce qui est discutable.

-Chaque fois qu’on produit un effet, on se donne un ennemi.  Il faut rester médiocre pour être populaire.

Un conseil pour être populaire, est-ce ironique? Surement, je pense. C'est donc une critique de la popularité, ou de ce qui est socialement parlant "bien vu". Ce qui est populaire est médiocre, selon Wilde. Ensuite, il prétend que l'on se donne un ennemi à chaque effet produit. Ici est clairement dénoncé la jalousie, le regard social porté à l'autre. La société décrite par Wilde ici tire l'Humanité vers le bas, et plutôt que d'apporter des conseils, celui-ci effectue une fois de plus une constatation amère. Le combat semble tellement perdu que, pour lui, il n'existe plus. C'est à mon avis cette parole ironique qui est censée éveiller le lecteur, le faire se révolter, et cette révolte doit être personnelle, non pas en réponse à un ordre donné par un conseil. Du Wilde, dans toute sa splendeur. 

-Le dramatique de la vieillesse, ce n'est pas qu'on se fait vieux, c'est  qu'on reste jeune.

Mise en abyme de la peur de vieillir : c'est savoir qu'on vieillit, sans l'accepter. En effet, si l'on se faisait vieux, en même temps qu'en étant vieux, l'on aurait un sentiment de complémentarité entre l'esprit et le corps. La vieillesse n'est pas le problème, dans ce que nous affirme la citation, et elle a surement raison dans l'idée que la vieillesse est inévitable, mais le problème est que l'esprit humain ne ressent pas la vieillesse mentale (elle existe, par des maladies etc, mais elle n'est pas consciemment comprise par l'esprit). L'on pourrait élargir la morale en disant que le dramatique de la vie, c'est que notre esprit est dépendant de notre corps.

-Les femmes sont faites pour être aimées, non pour être comprises. 

Une réponse à la célèbre affirmation masculine "les femmes sont un grand mystère". Il s'intéresse à la nature de la femme, et celle-ci semble rechercher l'amour et non la compréhension. Wilde suggère donc ici de porter une confiance aveugle à la femme, de ne pas chercher à la comprendre, mais de l'aimer, tout simplement. Une vérité certainement fausse, mais après tout, il n'y a de plus heureux sentiments que ceux déclenchés par de magnifiques mensonges.

-Peut-être ne paraît-on jamais si parfaitement à l'aise que lorsqu'on joue un rôle.

"Peut-être" : une incertitude bien rare chez Wilde. Cela insiste sur l'effet de malaise qui est sous-entendu, "lorsque l'on est soi-même". C'est cette incertitude qui est dénoncée ici, mais pas seulement : c'est aussi l'aisance malhonnête de l'être humain à mentir qui est mise en valeur. Mais cette affirmation semble contradictoire : jouer un rôle est, par définition, être constamment sur ses gardes, à l'affût des pièges, toujours à retenir ses vraies pensées pour les substituer à celles du personnage interprété; à l'évidence, tout sauf être à l'aise. Mais et si être à l'aise signifiait tout contrôler ?

-Si la vie réelle est un chaos,  en revanche une terrible logique  gouverne l'imagination.

S'attaquant une fois de plus aux bases de l’existence, et cette fois-ci même à celles de l'imagination, Wilde sort ici une contre-vérité. En effet, tout être à qui l'on aurait posé la question aurait intuitivement répondu que chaos allait avec imagination et logique avec vie réelle. Mais ici, l'inverse est suggéré : et si la vie réelle n'était que chaos, ce qui est en effet défendable, vu que les causes de l'existence sont tellement multiples qu'elles sont impossibles à répertorier. L'imagination, elle n'a qu'une cause : notre esprit, ce qui la rend dépendante uniquement de notre esprit, et donc, pour la plupart des gens, à leur logique, ou leur illogisme, ce qui revient au même, aucune base ou point de repère n'existant (sauf si l'on compare son imagination avec le monde réel, ce qui est pour moi inconcevable, car source d'étouffement de la créativité). L'imagination serait alors "gouvernée" (ce qui est "terrible"), et donc non libre, au contraire de la vie réelle, car il n'y a de chose plus libre qu'une chose chaotique.

-C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume.

Euh... tout est dit ! Cette constatation est surement la conséquence d'un trop plein de savoir. Tout le monde nous pousse à comprendre, à apprendre, à connaitre, mais au final, cela devient "normal", et donc, ce qui est "anormal", "original", "beau" dans un sens, c'est le non-savoir, l'incertitude, la brume. Cela correspond de plus au laisser aller; savoir, c'est contrôler, oublier c'est rêver.

-Il n'y a que deux sortes de gens attrayants ; ceux qui savent absolument tout et  ceux qui ne savent absolument rien.

 Une visite dans les extrême, qui place ceux-ci en égaux, c'est fort ! Le point commun entre ceux qui savent tout et ceux qui ne savent rien, ni plus ni moins. Mais, à mieux réfléchir, l'on se rend compte que ces deux catégories de personnes n'existent pas, d'où les "absolument". Serait-ce là un objectif à atteindre, ou un avertissement? Le fait d'être attrayant serait un mensonge, qui inspirerait qu'une personne sache tout ou au contraire ne sache rien.

-Les femmes ne sont jamais désarmées par les compliments. C'est cela  la différence entre les sexes.

Une fois de plus, Wilde regroupe "les femmes" en un groupe, qui les oppose de ce fait "aux hommes". Outre l'évidente différence entre les deux groupes, il en place une autre qui serait "la" différence. Celle-ci sous-entend de nombreuses choses : les femmes ont l'habitude d'être complimentées, au contraire des hommes; de plus, il dénonce le fait qu'elles soient pleinement dans la maîtrise de la situation lors de la période dite "de séduction", période au cours de laquelle les compliments peuvent en effet désarmer, enfin, seulement les hommes selon Wilde. Enfin, c'est un petit message aux femmes : bien qu'un homme soit aussi maître de lui qu'il en a l'air (un homme qui fait l'homme, en d'autres termes), un compliment peut le faire chavirer intérieurement.

-Ce qu'il y a de pire chez le fanatique, c'est la sincérité.

Une vérité mise en évidence : le fanatique est lui-même persuadé de ce qu'il pense, même si cela nous semble évidemment faux. D'où le "pire" : il a beau débiter des âneries, il le fait avec le sentiment de ne pas en débiter, et donc crée l'incompréhension entre les deux être, que l'un qualifiera de fanatisme, et l'autre d'aveuglement ou d'incompréhension. Cette sincérité est de plus la meilleur arme du fanatique pour faire tomber, volontairement ou non, la personne qui l'affronte dans son délire : le sentiment de défendre ce qui est "Vrai" accentue son propos, le fait sonner juste, ne peux être que démontré admirablement, et de ce fait, convaincre : c'est cela le pire qui puisse arriver.

-Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis. 

Oh comment désagréable est le sentiment d'avoir tort. De ce fait, en remontant les causes, l'on en vient au point que, si l'on déteste se tromper, l'on déteste la personne qui met la tromperie à jour, et donc l'on déteste la discussion qui à permis cette découverte. Ceci est donc une petite pique lancée à ceux persuadés d'être toujours dans le vrai : ne craignez pas que l'on vous démente ! (même, au contraire, cherchez le démentis, il permet l'accès à la plus pure des vérités) 

-Quand les gens sont de mon avis, j'ai toujours le sentiment de m'être trompé.

Gros sous-entendu ici que les gens autours de Wilde se trompaient souvent, ce qui est quand même assez provocateur (et, personnellement, j'aime cela !). Mais, pour faire réponse à la citation précédente, si personne ne s'oppose à notre vérité, celle-ci peut s'avérer être fausse sans que cela ne soit découvert. Ce sentiment, que Wilde invite indirectement à développer, est la simple remise en question de soi, en toute humilité, qui permet le perfectionnement. 

-Un véritable ami vous poignarde en face. 

Se faire poignarder par un ami, surtout véritable, peut paraître totalement incongru. Mais ici une triste vérité doit être comprise : l'on ne peut faire une confiance absolue à personne. D'une part, parce que l'ami que nous avons en elle n'est pas le maître absolu en son corps et esprit : elle peut changer mentalement, avec l'age ou la manipulation, ou ne plus être "elle-même" par la consommation de produits stupéfiants, volontaire ou involontaire, par exemple. D'autre part, parce que l'ami ne peut comprendre parfaitement votre propre vision de la vie (petit exemple : un véritable ami se sacrifiera pour vous, alors que vous auriez préféré mourir pour lui, ce qui est un exemple extrêmement poussé je l'accorde). Mais le "véritable" ami, qui peut donc vous trahir, fera une chose qui vous permettra de dire qu'il est votre ami : il vous poignardera de face. Il sera honnête. Il vous laisse le choix ou non de riposter, ou de vous défendre. Il ne vous veut pas de mal véritable, ou bien tente inconsciemment de s'empêcher de vous le faire. Parce que cela est gravé en lui au plus profond de son être : il est votre véritable ami. (Attention : l'inverse n'est pas vrai, toutes les personnes vous poignardant de face ne sont pas forcément vos véritables amis !) 

-Les hommes célibataires devraient être plus lourdement taxés que  les hommes mariés. Ce n'est pas juste que des hommes soient plus heureux que  d'autres.

J'ai eu quelque peu la flemme d'aller vérifier, mais je pense bien que les personnes célibataires payent en effet plus d'impôts que celles qui sont mariées ! Imaginons que cela soit vrai, et que cela l'était à l'époque d'Oscar Wilde, et cela donne un sens encore plus sarcastique à la citation. Car l'homme célibataire est ici clairement établis comme étant plus heureux, ce qui peut être vu comme une critique du mariage et de tout ce qui s'ensuit à ce propos. Je pense au contraire que cette phrase (et cette hypothèse ne tient que si mes informations sont confirmées) désire pointer du doigts l'idiotie de cette inégalité de taxes. Car en effet, si l'on considère que se marier répond au désir d'être heureux en s'engageant avec quelqu'un qui nous apporte le bonheur, le célibataire n'est donc de ce fait pas forcément plus heureux que le marié. Cette phrase flatte donc le célibataire qui se fait plumer, indigne le marié qui se veut heureux, et se place comme une affirmation purement sarcastique pour critiquer une société qui n'est pas logique.

-Ce ne sont pas les êtres parfaits qui ont besoin d'amour, ce sont les imparfaits. 

Triste. L'amour est en effet basé sur l'adoration, l'affection, et il est d'une logique pure que cela se base donc sur l'approche de la perfection. Or, lorsqu'on atteint cette perfection, on a plus besoin du réconfort de l'Amour. Triste.

 

-Seuls les faibles mettent des années à s'affranchir d'une émotion. Celui qui  est maître de soi peut étouffer un chagrin aussi aisément qu'inventer un plaisir.

Un message d'encouragement face aux enclaves que nous imposent notre corps. Les émotions et les plaisirs sont chez l'homme une condamnation : il subit cela, et parfois il en profite. Oscar Wilde avait peut-être le contrôle de lui-même suffisant pour s'arroger cette maîtrise de son corps, et nous incite peut-être à le suivre. Il nous dit "c'est possible; essayez. Ne soyez pas des faibles."

-La chose la plus commune, dès qu'on nous la cache, devient un délice.

Une paraphrase de la curiosité. Il se permet de dire que la chose elle-même devient un délice, alors que c'est simplement l'image que l'on a d'elle qui crée cette attirance. 

-Quand le droit n'est pas la force, il est le mal.

Un droit, pour être imposé et autorisé dans une société, doit être appuyé par les forces en vigueur dans celle-ci. N'importe quelle action, lorsqu'elle est autorisée, est un droit; sinon, si elle est interdite, elle est le mal. La notion de mal et de bien est ici entièrement remise en question : il pointe du doigt une société où ce qui est "bon" n'est pas ce qui est réellement bon, mais plutôt ce que la majorité, ou autrement dit la force, autorise et tolère. Cette citation ne peut que faire penser à des dictature ou autres régimes "mauvais", où l'on réprime ce qui est réellement bon, où ceci est interdit, et où le mal règne grâce au pouvoir, grâce à la force.

-La beauté ne se discute pas, elle règne de droit divinElle fait prince quiconque la possède. 

Encore une constatation de l'emprise qu'à notre corps, notre inconscient, sur notre esprit, sur nos choix et nos décisions. 

-La meilleur façon de se conduire avec un femme, c'est de lui faire l'amour si elle  est belle, et de le faire avec une autre si elle est laide. 

Une excuse bien outrageuse pour décliner les avances d'une femme qui ne nous plaît pas, ou de séduire une qui nous plaît !

-Effacer le passé, on le peut toujours : c'est une affaire de regret, de désaveu,  d'oubli. Mais on n'évite pas l'avenir. 

Là est un conseil que je prône moi-même de manière absolue : le passé ne doit pas être un frein à l'avenir. Il n'y a aucune façon de changer le passé, il est terminé, rien ne changera plus. Il est tellement inutile qu'il est aisément manipulable (regret, désaveu, oubli). Mais l'avenir doit être contrôlé : il nous arrive dans la face, quoi que l'on fasse. Regarder vers le passé, c'est tourner le dos au futur.

-D'une joie même, le souvenir a son amertume, et le rappel d'un  plaisir n'est jamais sans douleur.

Une paraphrase du regret. Avoir un plaisir dans son passé crée la jalousie de ne plus vivre se plaisir dans le présent, ou tout du moins différemment. On peut être jaloux de son soi passé.

-L’ambition est le dernier refuge de l’échec.

Une fois au fond du trou, tout ce qu'il reste à faire est d'en ressortir !

-Il n’y a que les gens superficiels qui se connaissent.

Soit vous réfléchissez à cette phrase et ne vous connaissez pas, soit vous ne le faite pas et vous êtes superficiel, donc vous vous connaissez. Le message ici est donc bien entendu pour ceux qui lisent et cherchent à comprendre : vous ne vous connaissez pas. Et cela est une bonne chose, cela veut dire que vous n'êtes pas superficiel ! 

-L'homme est moins lui-même quand il est sincère, donnez-lui un masque et  il dira la vérité.

Le masque est un bouclier, la vérité une faiblesse. Un homme intelligent ne laissera pas une faiblesse le toucher sans être protégé. 

-Il ne faut pas se fier aux apparences. Beaucoup de gens n'ont pas l'air aussi bêtes qu'ils ne le sont réellement.

Une petite phrase uniquement comique pour terminer cette analyse ( je manque d'inspiration pour la fin c'est horrible !). Prenez donc garde à ne pas vous faire avoir par un idiot sûr de lui, c'est un échos à la sincérité du fanatique. 

Les commentaires sont fermés.