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Copie de douleur

J'ai longtemps hésité avant de poster cette copie. Je l'ai écrit il y a longtemps, dans un moment de douleur. Je la trouve pourtant magnifique. C'est surement cela qui me fait espérer : de ma douleur se crée la beauté, tout du moins à mes yeux. La première page est calligraphiée, j'ai du la scanner. J'espère que vous arriverez à la lire sur votre écran, il est beaucoup plus confortable de tourner la feuille dans ses mains. Enfin, c'est votre problème, désolé. Le reste de la copie est ci-dessous. Bonne lecture. Et, au passage, je ne cherche aucune consolation, ici je ne cherche que le partage. 

J'ai besoin d'écrire. Ecrire pour oublier, pour ne plus penser. Penser me fait souffrir. Ça ne marche pas, je pense encore. C'est surement narcissique. Comme ça, je vois ce que je pense. J'aime ce que je pense, pourtant je ne m'aime pas moi. Je comprend tellement les gens qui me détestent, j'aimerais tellement pouvoir être eux. Loin de moi. Moi, je ne suis que souffrance. Tout ce mal, entreposé dans ce corps, ce vieux truc tout moche. Je ne sers à rien. Je ne me sers qu'à moi même, la bonne affaire. Je ne sers à rien. Avant, je me croyais intelligent, ça me donnait une raison de vivre, aider par mon intelligence. Mais bon, il y a d'autres personnes plus intelligentes que moi, et de très très très très très très très loin. Alors, je ne suis qu'un pion, un nombre dans l'univers, une décimale de pi; je suis là, j'existe, mais je ne sers à rien. Personne qui se dit "Ah, tient, j'aime bien celui-ci, son existence sert à quelque chose !" Non. Jamais. Putain, ce que je suis chiant. Personne ne lira ce texte jusqu'ici. Parce que c'est inintéressant. C'est mon histoire. Pas la leur. Seul l'histoire personnelle intéresse réellement. Celle des autres vient seulement agrémenter la notre. Nous sommes des suceurs de vie. Nous prenons ce qui est beau, nous nous l'approprions et, hop, magie ! Nous sommes beaux. Et pourquoi? Parce que nous ne sommes rien. Absolument rien. Mais pourquoi cela me fait-il souffrir? Il n'y a rien de mal à être cela. Tout le monde l'est, la preuve ! Oui, mais les autres sont aveugles. Ils ne voient pas que leur monde est horrible. Ils en ont de la chance. Pourquoi moi est-ce que je pense à ça? Pourquoi est-ce que je pense? Parce que j'existe, tient, ça c'est amusant. Alors, et si on supprimait cette existence? La mort, ah, quel idée chatoyante. Mais quelque chose me pousse à continuer de vivre. L'espoir, surement. Ou alors, je suis illusionné sur ce fait, comme je dis des autres qu'ils sont aveugles. De toute façon, je ne suis rien, je n'ai aucune sorte d'importance, je peux donc faire ce que je veux de moi. Je ne veux plus souffrir. Et ça m'est impossible. Contradiction ! D'autant plus de souffrance ! Que cela cesse ! Encore une injonction dans le vide. Y a-t-il quelqu'un pour me répondre, quelqu'un qui me lit? J'aimerais voyager dans le temps, dans cette encre, pour te rencontrer, toi, lecteur. Car aujourd'hui, dans mon cœur, je sens que tu n'existes et n'existeras pas. Tout le monde s'en fou de moi. Cette feuille restera là, quelque part, et si par malheur quelqu'un tombe dessus, il sera d'abord amusé par mes gamineries, puis lassé par mes plaintes. A moins qu'il n'ait pitié. La bonne affaire. "Non, ne pleure pas, ça me fait souffrir !" Oui, en fait, ce que tu veux, c'est être heureux, toi ! Ton système d'empathie te fais souffrir parce que je souffre, alors, pour te soigner, ce qui est ta priorité, tu cherches à me soigner ! Pouha, ça me dégoûte. Je préfère être seul. Là, je ne rend personne triste. Mais l'on me tire de tous les côtés. J'ai rendu trop de gens heureux. Me défaire d'eux, c'est les rendre encore plus triste que la tristesse de ma présence. Alors je souris, je fais des efforts pour faire disparaître cette tristesse. Puis on me sourit. Puis on me laisse tomber, ah, j'ai autre chose à faire moi monsieur ! J'ai une vie à côté ! Alors je me retrouve seul, à porter mes efforts à bout de bras. Et je les balance, dégoûté de ce que j'ai fait. Puis la personne revient, et je recommence. Car je suis incapable de blesser quelqu'un, alors j'oublie. Ou je m'isole. Le pire, ce sont ceux qui s'accrochent. Ce sont eux qui sont mes plus grandes joies comme mes plus grandes tristesses. Un jour, je pense être aimé, l'autre non. Ascenseur émotionnel. La Vérité, c'est qu je suis seul. Je m'accroche à la Vérité, il n'y a qu'elle qui soit honnête. Et puis, quand elle s'avère être fausse, c'est réellement de ma faute. Et donc je peux tout arranger. Ce qui n'est pas le cas avec les hommes. Alors je baigne dans ce mal-être, et pour me préserver de cette eau brûlante, j'écoute de la musique. La musique est douce, vivante, vraie. elle ne me trahit pas, même sans le vouloir ou sans s'en rendre compte. J'arrive au bout de ma copie, ma seule, je vais me retrouver avec moi-même. J'ai peur. Aidez-moi, s'il vous plait ...

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