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  • Constatation amère

    Fermez-moi donc vos yeux, et ouvrez votre esprit

    Oubliez-moi ces dieux, laissons-les aux anciens.

    Cherchez la vérité, vivez-vous votre vie?

    L'acquis vous est ôté, vies-tu parmi les tiens?

     

    Pourquoi s'interroger sur ce qui fait souffrir,

    Quand on peut s'arranger pour que la vie soit belle?

    Si la vie nous blesse, nous n'avons qu'à en rire !

    (Acte de bassesse digne d'un sac poubelle)

     

    Réveille-toi enfin, regarde notre monde

    Que la colère gronde en toi chaque matin

    Fais sortir le divin de sa cagette immonde !

     

    Ou alors fait un somme, oublie ton idéal.

    La paresse est létale, au maléfique arôme

    Qui est pour les hommes le plus doux des régals. 

  • Dissertation - "La conscience est-elle naturellement morale?"

       Chaque être vivant possède une conscience, que celle-ci inspire tout simplement l'inlassable lutte pour vivre des végétaux, par exemple, ou les sentiments et les réflexions humaines. Mais l'être humain est le seul à avoir pris conscience de cette conscience, et c'est cette prise de conscience que l'on appelle la conscience, différente d'une conscience puisque la conscience englobe et comprend toute conscience, qui n'est que l'expression d'idées et d'instincts. Nous nous demandons si la conscience est naturellement morale, c'est à dire si la compréhension du monde telle que nous la possédons est orientée pour nous faire agir de manière juste, si elle respecte des valeurs morales qui visent à améliorer la vie en général.

       

       La conscience, telle que nous l'avons évoqué précédemment, est donc un outil, est le mécanisme nous permettant de comprendre et d'observer le monde tel qu'il existe réellement. Il parait donc logique de considérer que cette conscience est le reflet de la vérité apportée à l'état d'idée, et non plus de sensations, d'images ou de sons qui nous parviennent, et qui sont nos seuls indices sur ce qu'est le monde réel. Descartes défendait que la pensée, donc la conscience, est le seul élément qui ne soit pas dépendant de l'extérieur, et c'est de cela qu'il tira le "cogito ergo sum"; mais la conscience est au contraire le reflet remodelé de la réalité, exprimé sous la forme de pensée et présenté comme une interprétation qui trop souvent est méprise comme étant une invention. De ce fait, la morale ne peut être à l'encontre de ce qu'on lui apporte, tout du moins elle ne peut l'être volontairement. La conscience est donc morale dans le sens où elle est construite sur le monde existant, monde qui aura imposé ses valeurs comme étant morales. Bien que la moralité soit relative (à la société par exemple), la conscience sera toujours aussi morale que le monde qu'elle reflète.

      Le premier paradoxe que rencontre cette conscience apparaît lorsque celle-ci prend conscience de l'être qu'elle habite, puisque c'est elle-même, ou plutôt les consciences sous-jacentes telles que l'envie d'exister et les besoins primaires, qui dirigent et contrôlent ce "moi". Cette conscience du "moi" est paradoxale car elle n'est plus conséquence mais cause. Et c'est là qu'apparaît l'instabilité, l'indécision sur le fait de conserver la morale dans les actes ou non, car il n'existe rien qui nous pousse à la respecter, sauf l'éducation. Et encore, la conscience se retrouve confronté au choix de respecter ou non cet ordre. Et pourtant, elle doit faire un choix, qui sera le plus souvent le choix de la facilité. La conscience reflète donc la moralité mais ne décide pas toujours de la respecter quand il s'agit d'"être", de se positionner dans le monde. C'est ce hasard, ce choix influencé par la facilité, qui différencie le délinquant du conservateur.

     

       La conscience ne fait pas que traduire le monde réel : elle l'interprète. La preuve étant que l'on soit heureux ou malheureux dans un environnement. Et, dans la majeure partie des cas, l'être va rechercher le bonheur, bien que celui-ci dépende parfois d'actes immoraux. La conscience incite donc parfois à changer son environnement pour la recherche du bonheur personnel, et ce en dépit de celui des autres. C'est là que se révèle le caractère immoral de la conscience : bien qu'elle sache pertinemment qu'il existe des semblables à elle, elle n'hésite pas à les détruire pour son propre bonheur. Et pourquoi cela? Tout simplement car elle en a la possibilité, et justement car ce pouvoir est temporaire, limité par la mort. La conscience connaissait le carpe diem bien avant les hommes. Faire quelque chose car l'on existe s'est transformé en faire quelque chose pour exister.

       De ce fait, l'homme est devenu jaloux : le monde l'environnant existe sans lui, lui n'existe qu'à travers son corps, le reste ne lui appartient pas, lui est étranger. C'est cette impuissance que je nomme "mauvaise conscience", qui s'amplifie, comme celle exposée par Nietzsche, au contact de l'homme et par sa mise en confrontation avec sa propre impuissance, ses propres limites, ses propres interdits. L'homme, mit face à sa solitude, cherche alors son unicité, ces idées qu'il façonnera pour devenir sa propre morale, mélange de ce qu'il a rencontré et choisi. Selon l'importance de son mal-être, il tentera alors ou non de l'imposer aux autres, se positionnant en chef de groupe porteur de vérité, dictateur ou prophète. Hitler et Jésus apportaient leur propre morale, et l'ont partagé au monde. La conscience porte donc la morale du monde, mais aussi celle de l'homme, et c'est la compatibilité entre ces deux morales qui va déterminer qu'un homme soit ou non moral.

     

       Tout bien considéré, la conscience est donc le seul lien entre nous-même et le monde réel. Pour savoir si elle est ou non naturellement morale, il faut la comprendre elle-même. Imaginons un monde sans conscience : tout existe de la même façon que dans notre monde, mais les êtres y habitant n'ont pas conscience de ce qu'ils font. Ils ne connaissent donc pas la vérité du monde, n'ont pas de choix à faire; ils ne peuvent se sentir heureux ou tristes, ou, si tel est le cas, ils ne peuvent savoir ce qui les rend heureux et donc le rechercher, ni l'imposer aux autres. En fait, ils ne souhaitent rien, car rien n'a d'intérêt : ce qu'ils font n'a pas d'impact. Ils sont comme morts. C'est donc là le grand pouvoir de la conscience : créer un intérêt, un but, un sens à la vie. Etre conscient est savoir que l'on est vivant, et souhaiter continuer de l'être, le plus souvent.

       La morale a donc été créée par la conscience, elle en est une conséquence. La conscience cherche à nous égayer par la création de concepts tels que la moralité. Une fois la réponse trouvée, l'on se rend compte qu'une autre question se présente, et ainsi de suite. Ma conscience m'a poussé à écrire ces lignes, car je suis vivant, et vivant car j'ai une conscience. La preuve irréfutable de cette supercherie : il suffit de réfléchir un peu pour s'apercevoir que les concepts n'existent que dans les mots. Qu'est-ce que la morale? Existe-t-il une bonne et une mauvaise morale? Qu'est-ce qui est bon ou mauvais? Doit-on préférer ce qui est bon? Doit-on accéder à nos préférences? ... etc. Cette conscience, qui apporte des questions sans réponses, crée le sentiment de vie.

     

       La conscience est donc bien morale, et même doublement morale puisqu'elle reflète la morale du monde, et construit et partage la morale personnelle, qui peut être immorale. La conscience est donc à la fois morale et immorale, puisque de plus c'est elle qui crée ces valeurs dans l'optique de donner un sens à la vie. La conscience est tout ce qui est compris, car ce que l'on comprend est soit ce que l'on construit, soit ce à quoi nous sommes confrontés, et la conscience reflète tout cela. La conscience n'est donc peut-être pas morale, en "vérité", mais elle est tout ce que nous comprenons de la moralité, ce qui est suffisant à un homme pour affirmer que la conscience est morale.

  • L'odyssée Humaine - Prologue

       La première pensée qui effleure l'esprit d'une personne à son réveil est surement la plus importante de sa journée. Elle est capable d'influer sur son humeur, sur le regard que l'on porte sur le monde, et, de manière plus générale, elle est la prophétesse annonciatrice de la journée qui débute.

       John, qui émergeait alors progressivement du profond sommeil dans lequel il était plongé, fut soudainement réveillé par sa première pensée de la journée : il n'était plus dans son lit. Pris de panique, il ouvrit ses yeux, puis les referma aussitôt, éblouit. Il sentit alors la panique monter en lui et perçut les battements de son cœur s'accélérer. Surtout, ne pas se laisser dominer par la peur.

       Inspiration.

       Expiration.

       Comment avait-il bien pu se retrouver là? Non, mauvaise question : où se trouvait-il, plutôt? Il semblait être allongé sur une pile d'objets divers, mais il sentit au toucher la texture particulière du plastique, et il se rendit alors compte de l'odeur immonde qui planait autours de lui. Aucun doute, il se trouvait dans une poubelle, une benne surement. Mais merde, comment avait-il bien pu se retrouver là?

       Prenant soin de protéger ses yeux avec sa main en visière, il tenta une nouvelle fois l'exploration visuelle. Il se trouvait bel et bien dans une benne, quasiment pleine de sacs poubelles noirs et verts. Le rai de lumière qui l'avait éblouit quelques instants plus tôt provenait de l'ouverture créée par la gondolation du couvercle de la benne, située à quelques centimètres à peine de son visage. Il ne pouvait rien voir au-dehors, à cause du soleil, situé dans l'alignement de là où il était allongé et de l'ouverture.

       Tentant tant bien que mal de se positionner assis face à l'ouverture, il approcha son visage pour examiner l'extérieur. La benne se trouvait dans une ruelle parcourue de déchets entassés ça et là; celle-ci semblait se terminer sur une palissade à sa gauche, surplombée par le soleil levant, et sur un autre croisement à sa droite, d'où provenaient les bruits familiers de la ville. Ne voyant pas d'obstacles entre lui et la grande rue, située à à peine quelques mètres de là, il s'apprêtait à soulever le couvercle de la benne pour sortir quand il entendit un bruit provenir du fond de la ruelle.

       Une porte qu'il n'avait même pas remarqué s'ouvrit alors brusquement, laissant apparaitre la plus belle fille qu'il ait jamais vu. Vêtue d'une sorte d'uniforme plastifié rouge reflétant le soleil et donnant l'impression qu'elle irradiait d'un brasier ardent, son visage était parfais, comme sculpté dans un diamant. Se longs cheveux lui arrivaient aux genoux, couleurs or, donnant à ses mouvements une légèreté inexplicable.

       John se baissa rapidement mais prudemment avant que la sublime apparition ne pose ses yeux sur lui. Adossé à la paroi de la benne, il se concentra pour être le plus silencieux possible. Après tout, il ne savait toujours pas comment il en était arrivé là, et cette fille pouvait très bien faire partie de ses ravisseurs. Ce qui signifiait qu'elle savait pertinemment où il se trouvait. Mince.

       Ses pensées furent interrompues par une voix, et il crut un instant être découvert :

    -"Dis-moi, tu es sûr que tu ne t'es pas gouré de quelques siècles? Ça ressemble plutôt au Moyen-âge, ici."

       Cette voix cristalline appartenait certainement à la fille, bien que ses propos soient à vrai dire très étranges. Une autre voix, masculine celle-ci, se fit entendre depuis l'intérieur du bâtiment:

    -"Oh, ne t'inquiète pas, nous sommes bien arrivés à la date prévue. J'ai juste préféré nous faire arriver dans un endroit peu fréquenté, pour éviter que quelqu'un ne tombe sur la porte. Tu verras, c'est bien plus propre que ça, le vingt-et-unième.

    -Si tu le dis..."

       Il entendit la porte se refermer, et retint son souffle alors que les deux inconnus se frayaient un chemin à travers les sacs poubelles encombrant la ruelle. Il ferma les yeux et écouta les bruits qui lui parvenaient, s'accordant une petite prière lorsqu'ils passèrent juste à côté de la benne où il était dissimulé. Puis, progressivement, les pas s'éloignèrent et il s'accorda une respiration la plus silencieuse possible. Enfin, ce fut le silence.

       Il patienta quelques minutes, qui lui semblèrent êtres quelques heures, avant d'oser jeter un regard hors de la benne. Il n'y avait lus personne, la scène était identique à celle qu'il avait découvert quelques minutes plus tôt. Vite, il fallait se dépêcher de s'enfuir avant que les inconnus ne reviennent.

       Il apposa ses deux mains sur le couvercle de la benne et souleva celui-ci. Les cartons posés sur la benne tombèrent de ce fait, déclenchant un chahut démultiplié par les nombreux rebondissements des caisses sur le sol. John se recroquevilla dans la benne, laissant tomber le couvercle dans un fracas métallique.

       Zut.

       Il s'attendait pas à voir l'homme et la fille revenir en courant, s'imaginait déjà, découvert, puis... Puis quoi, après tout? Il n'avait rien fait, il était la victime dans cette histoire. Si les deux inconnus étaient passées devant la benne sans venir l'y chercher, c'est qu'ils n'avaient rien a voir avec son enlèvement. A vrai dire, il ne savait pas trop pourquoi il avait pris peur. Peut-être à cause du charabia qu'il avait entendu lorsqu'il espionnait leur conversation. C'était bête, mais il lui avait semblé que ceux-ci venaient d'une autre époque. Totalement stupide. Inimaginable. Non, il fallait se concentrer sur le moment présent.

       Personne n'était venu en réponse aux bruits qu'il avait déclenché. Il tenta une nouvelle fois de sortir de la benne et cette fois-ci, oh miracle, rien ne l'y empêcha. Le geste faillit même être gracieux, s'il n'avait pas oublié qu'il avait dormis sur ses jambe et celles-ci, toutes engourdies, fléchirent sous son poids.

       Il jura un bon coup et se remis sur ses pieds. La sortie, à la fois celle de la ruelle et celle de son cauchemar, était désormais face à lui, à quelques mètres à peine. Il était presque surpris que rien ne vienne l'empêcher de s'en aller une fois de plus. Il jeta un dernier coup d'œil derrière lui pour s'assurer d'être bien seul dans la ruelle.

       Ce fut là certainement sa plus grosse erreur.

       Tout ceci était impossible. Il devait être en train de rêver, c'était la seule explication cohérente.

       Là où se situait précédemment la porte par laquelle les inconnus étaient sortis ne restait plus que les briques du mur, arrogantes de leur rouge vif. Rien que des briques et du ciment, pas une seule trace de planche ou de quoi que ce soit qui eut pu indiquer la présence d'une ouverture. Absolument impossible.

       Il s'approcha de la palissade au fond de l'impasse et tenta de se remémorer ce qu'il avait vu. La fille resplendissante s'était tenue là, la main posée sur la poignée de la porte, sur le mur de droite. Il se positionna en face du mur à l'endroit précis où la porte était censée se trouver. Rien que des briques rouges. Il effleura le mur des doigts.

       La surprise les lui fit retirer immédiatement. Ses yeux avaient beau lui assurer être face à un mur de briques, ses doigts venaient d'entrer en contact avec la surface froide et lisse caractéristique d'une planche de bois. Il ferma les eux et posa les mains sur le "mur". Il identifia les limites de la porte, qui semblaient être la seule chose normale dans cette histoire, et sa main finit par agripper la poignée. Ouvrant les yeux, il constata sans étonnement que sa main était apparemment absolument vide.

       La poignée était ronde, et semblait pouvoir pivoter dans le sens horaire. Il se mit à la faire tourner délicatement, et il pu assister à la réapparition progressive de la porte. Quand les couleurs de celle-ci furent entièrement apparues, dévoilant une simple planche de bois noir et une poignée blanche ivoire, la porte s'ouvrit vers l'extérieur, et une lumière bleutée se diffusa par l'interstice ainsi créé.

       Etait-il autorisé à y entrer? Cette question ne lui effleura même pas l'esprit alors qu'il pénétrait dans le lieu mystérieux.

       La première chose qui lui sauta aux yeux fut la taille de l'endroit. La porte qu'il venait de traverser se situait au centre de la pièce, tel un portail vers une autre dimension. La pièce était cubique, et faisait au-dessus de John était occupé par une sphère iridescente, de couleurs miroitantes et variantes, tel un soleil multicolore planant dans le vide. Les murs semblaient être constitués d'une seule pièce d'un métal bleu, qui avait été fondu pour convenir aux dimensions de la pièce. Mais le plus troublant dans ce décors était peut-être la présence de meubles posés sur les murs et le plafond, défiant les lois de la gravité.

       La face du cube sur laquelle il se tenait ne présentait que la porte en son centre, un cercle rouge peint au sol de manière à la mettre en valeur. Sur les murs il discernait ce qui semblait être un salon, avec des canapés et une table basse, un bureau, avec des monts de paperasse menaçant de s'effondrer d'un instant à l'autre, une salle de bain, avec lavabo et douche, et une cuisine, emplie d'ustensiles et de machines plus étranges et high-tech les uns que les autres. Le plafond était en partie caché par le soleil, mais John parvenait à distinguer des machines et des écrans, et il en déduisit que ce devait être une salle de contrôles.

       Il se demandait comment les meubles pouvaient bien tenir comme ça aux plafond et sur les murs. Ils devaient être collés. A moins que... Il s'approcha d'un mur pour vérifier sa théorie. Bien mal lui en pris. A peine s'était-il avancé qu'il fut happé par la paroi métallique. Il était allongé sur le mur comme s'il était allongé au sol. Il se releva, explorant son nouvel environnement. Tout était différent sous ce point de vue. C'était comme si la pièce avait pivoté sur elle-même au moment où il s'était déplacé. Il pouvait apercevoir la porte par laquelle il était arrivé, désormais sur l'un des murs selon la gravité actuelle. A travers, il pouvait encore observer l'extérieur. Rien n'avait changé : c'était bel et bien lui qui marchait sur un mur. Enfin, lui et les objets autours de lui.

       Il en conclut donc que chaque mur devait produire son propre champs de gravité. Une nouvelle bizarrerie à rajouter à la liste.

       Il se trouvait sur ce qui semblait être la "paroi-salon", avec un canapé, et tous les éléments d'un salon du XXIe siècle. Ah tiens, il n'y avait pas de télévision. Etrange. Après réflexion, il se dit qu'il ne devait pas exister aucune chaine qui soit captable depuis cet endroit, qui semblait être hors du temps. Enfin, un écran ça peut toujours servir, pour regarder un DVD par exemple. Il se souvint alors d'avoir vu des ordinateurs au "plafond". Il s'approcha de celui-ci, prudemment cette fois.

       Il avança son pied, le collant contre la paroi. Il sentit son centre de gravité se déplacer lentement vers l'avant, et profita de cette impulsion pour poser le second pied. Il faillit repartir en arrière, et se pencha vers l'avant pour s'éloigner du mur, même s'il pouvait constater que les chutes devenaient de moins en moins violentes au fur et à mesure de leur accumulation. Un des rares points positifs.

       Le "plafond" était en effet parsemé d'écrans et d'ordinateurs, mais il n'y avait aucun câble. Le tout devait être relié par un réseau wifi, il ne voyait pas d'autres explications. Il s'approcha du siège, au centre de la pièce faisant face à la machine la plus froide qu'il ait jamais vu. Celle-ci, une pyramide de verre noir dominant le reste de deux bons mètres, envoyait un rayon bleu de son sommet vers la sphère de lumière au centre du cube. Un écran sortait de la paroi de la pyramide, face au siège,  accompagné d'un clavier. Cela fit sourire John : celui-ci était un QWERTY. Il n'était pas en terrain complètement inconnu, constata-t-il.

       Il posa sa main sur l'accoudoir du siège, et l'écran s'alluma, laissant apparaître un œil à l'iris bleue, comme le reste de la pièce. Une voix sortant de nulle part se fit alors entendre, androgyne :

    -"Bonjours. Je suis à votre entière disposition."

       Ne sachant que répondre, John eut un mouvement de recul et se défendit :

    -"Euh, non, excusez-moi, je ne comptais pas..."

       La voix l'interrompit abruptement :

    -"Reconnaissance vocale négative. Je suis au regret de vous placer sous rétention provisoire jusqu'à ce que votre identité soit établie." 

       John sentit une piqûre dans sa nuque, et la dernière chose qu'il pensa avant de perdre connaissance fut les cheveux blonds de la fille qui lui était apparue plus tôt...